Devant ses hôtes, le président syrien fait preuve d’une grande confiance. Le front al-Nosra aussi, devant la BBC, que la Syrie est d’ores et déjà un État islamique. Et l’ASL l’accuse sur les pages du Guardian d’offrir les filles
Les visiteurs du président syrien Bachar al-Assad ces derniers temps sont unanimes pour exprimer leur étonnement devant l’état de confiance dont il fait preuve. Il se trouve toujours dans son palais présidentiel qu’il n’a jamais quitté, contrairement à certaines rumeurs de presse et est totalement persuadé que la donne est totalement renversée.
S’exprimant devant ses hôtes, rapporte le chroniqueur du journal libanais as-Safir Sami Koulaïb, il dit avec assurance que l’Etat résistera même si la guerre perdure. Il leur explique que le conflit n’est pas entre les autorités et l’opposition, mais entre l’Etat et les terroristes assurant qu’il perdurera jusqu’à leur éradication.
Il a dit aussi avoir toujours eu confiance en le pouvoir et l’armée, et qu’il n’a jamais douté du soutien indélébile de l’allié russe au niveau international, ni de celle de son allié iranien sur le plan régional.
Durant la rencontre, décrivent ses visiteurs, rien ne semble perturber sa quiétude et comme d’habitude il sourit constamment. « Je l’ai dit dès le début, notre alliance avec la Russie est stratégique et rien ne peut l’ébranler lors des tournants. Beaucoup ont cru que nous exagérions », leur a-t-il souligné.
Al-Assad ne semble nullement appréhender l’impact de l’opposition armée dans le corps syrien. Il assure que l’armée syrienne est capable de trancher des batailles encore reportées. D’après lui, c’est la géographie de la Syrie qui a permis aux medias hostiles de laisser croire à la chute incontournable de l’appareil sécuritaire. Alors que la démographie syrienne ne lui permet pas de rester longtemps dans les régions qu’il a sécurisées. L’armée frappe et tue un grand nombre de miliciens puis se retire. Alors que les miliciens retournent.
Le président syrien est également sûr que même l’environnement qui soutenait les miliciens est lui aussi en train d’opérer un changement de taille. Il étaye son jugement par le fait que d’innombrables repaires des miliciens ont été découverts grâce à l’aide des habitants.
Selon l’analyste politique libanais Sami Kouleïb, cet optimisme exprimé par la direction syrienne se recoupe avec plusieurs données sur le terrain : Il cite entre autre une véritable préoccupation américaine de l’extension du front al-Nosra et des djihadistes au détriment de l’opposition qu’elle admet. D’autre part, les Américains sont désormais persuadés que l’armée syrienne régulière est dans sa majeure partie restée soudée autour du pouvoir. Il en est de même pour le corps diplomatique syrien.
« Je ne sais pas comment al-Assad va partir, il se peut qu’il ne parte jamais, il ne veut pas partir », a lancé l’ancien ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, qui s’était dévoué corps et âme pour persuader des officiers et des diplomates alaouites de faire défection. Redford a répété à plusieurs reprises cette conclusion. Son écho est parvenu à plusieurs cercles occidentaux, dont le ministère français des affaires étrangères, signale Kouleïb.
La Syrie est un Etat islamique
Le front al-Nosra lui aussi affiche une totale confiance que la bataille qui a lieu actuellement en Syrie n’a nullement pour objectif d’instaurer une démocratie.
« La Syrie est un Etat islamique qui est gouverné par la Charia », a affirmé samedi un dénommé Abou Loukmane, au présent, pour la chaine britannique BBC. La rencontre a eu lieu à Alep, dans un face à face entre le journaliste britannique Paul Wood, et le milicien encagoulé.
Abou Loukmane a défendu la thèse selon laquelle « le peuple syrien est pieux par sa nature. Les Syriens aiment l’Islam, et en ont marre des régimes laïcs et socialistes, ils aspirent tous à l’instauration d’un Etat islamique ».
Et d’ajouter : « il est impossible qu’un autre régime puisse être instauré en Syrie ».
Le dirigeant de la milice d’Al-Qaïda a également répondu à une question sur les attentats suicides qui coutent la vie à de nombreux civils : « Nous ne sommes pas les seuls qui commettons ces attentats, de nombreuses factions de l’ASL ont également recours à ce genre d’opérations, il en est de même pour le régime syrien qui envoie des voitures piégées entre les civils puis nous accuse pour détruire notre réputation. Nous espérons ne pas être la cause de la mort de civils, qu’ils soient Musulmans ou autres », a-t-il prétendu.
Sachant que plus de 40 attentats suicides et aux voitures piégées ont été revendiqués par cette milice, dont de nombreuses dans des localités habitées par des minorités musulmanes et non musulmanes, parce qu’elles sont refusé de faire part à l’insurrection.
Occident, al-Qaïda: positions mitigées
Interrogé sur son avis sur la décision américaine d’inscrire son groupuscule dans la liste des organisations terroristes, il a répondu : « l’Occident a peur de nos barbes, pourtant les juifs aussi ont laissé pousser leur barbe, l’Occident complote contre les Musulmans et les présente comme des barbares ».
Et de poursuivre que sa milice « n’a pas du tout été affligé par cette décision parce que le peuple syrien déteste le gouvernement américain ».
Pourtant lorsqu’il a été interrogé sur une éventuelle intervention américaine et occidentale en Syrie, sa r6ponde aussi a semblé aussi molle, reconnaissant qu’elle sera dans l’intérêt de sa milice : « Nous ne combattons par pour ceci, ni contre. Oui bien entendu, elle sera dans notre intérêt, mais nous n’avons pas besoin d’intervention étrangère. Nous sommes les gens de ce pays et somme capables de nous défendre nous-mêmes ».
Sur l’appartenance de son groupuscule à la nébuleuse Al-Qaïda, il n’a ni nié, ni confirmé : « Nous avons le même langage et la même terminologie ; nous parlons tous l’arabe, mais il n’y a aucun lien entre le front al-Nosra et Al-Qaïda », sachant que les différentes milices qui tournent autour d’al-Qaida ne sont pas forcément en lien avec elle.
Front al-Nosra: la Syrie seulement?
Comme pour blanchir la page de cette milice qui serait plus populaire auprès des Syriens que l’ASL, mais qui fait craindre les Occidentaux pour ses affinités avec Al-Qaïda, le correspondant de la BBC rapporte aussi que cette milice mène une bataille exclusivement syrienne et n’a rien à voir avec un processus djihadiste élargi, et qu’elle n’a aucune intention agressive à l’encontre des autres pays.
Contrairement aux complaintes de nombreux évêques et religieux chrétiens, le journaliste britannique estime que les Chrétiens à l’instar des autres minorités n’ont rien à craindre, car Abou Lokman le lui a dit.
Mises à part les questions militaires, le prince Abou Lokman comme le présente Wood, règle des litiges qui montre que ce groupuscule interfère de plus en plus dans la vie publique.
Parmi les plaintes qui lui sont parvenues figurent l’histoire d’une famille qui n’a plus de gaz, celle d’un père qui a été abandonné par ses fils, celle d’une veuve qui demande son aide pour toucher son héritage de la famille de son époux défunt, et une quatrième demandant son aide pour obtenir la libération d’un homme kidnappé par un bataillon appartenant à la milice de l’ASL et dont la famille a été sommée de payer une rançon de plusieurs millions de livres syriennes.
Le front al-Nosra offre les filles des villages à ses hommes
Pour sa part, le magazine britannique The Guardian ne partage pas cette vision angélique du front al-Nosra. Selon Martin Chlov, cite par le site Syra Truth, il n’est pas du tout vrai que cette milice a coupé tous les ponts avec les milices de l’ASL. Selon lui, au nord de la Syrie, c’est le contraire qui a lieu. Elle continue de coordonner son action avec l’ASL, surtout quand il s’agit de piller les biens qui relèvent aussi bien du secteur public que privé.
Citant le témoignage d’un dirigeant de l’ASL ayant requis l’anonymat, le journaliste révèle que les miliciens de la brigade Tawhid, bras armé des Frères Musulmans, continuent de voler les biens publics des sociétés étatiques à l’instar de l’usine de plomb et des autres usines et de vendre leurs équipements aux Turcs pour garder pour eux les prix qu’ils ont perçus, alors que ce sont les miliciens du front al-Nosra qui ont dérobé les équipements d’une usine d’eau située sur l’Euphrate.
Selon lui, les dépôts de ces derniers ont remplis de marchandises volées exposées à la vente.
Le milicien de l’ASL a même révélé que les miliciens du Front se sont aussi mis à prendre les filles des villages pour les offrir comme cadeaux à ceux qui rejoignent leurs rangs. Les Nations Unies ontfait part dans un rapport sur la Syrie de nombreux cas de viols de jeunes filles, sans préciser quels en étaient les ravisseurs
6 jordaniens tués
Ce lundi, le courant salafiste djihadiste en Jordanie a reconnu la mort de 7 de ses militants la semaine passée en Syrie.
Selon un de ses dirigeants, Mohammad Chalabi, connu sous le pseudonyme Abou Sayyaf, trois de ses miliciens ont été tués dans le gouvernorat de Deraa. Il a précisé que les forces syriennes ont ces derniers temps concentré leurs attaques dans les régions d’action de la milice d’Al-Qaïda front-al-Nosra. Depuis le début de la crise syrienne, le nombre des tués jordaniens s’élève à 23, y compris le mufti du front Riad Hdeib, surnommé Abou hamza.
La semaine passée, le courant avait annoncé la mort du gendre de l’ancien dirigeant d’al-Qaida, Abou Moussaab Zarkaoui , et qui s’appelait Mohammad Yacine Jarad , ainsi que l’ingénieur en électronique qui s’appelait Adam Abou-Mouetassem.
Le courant avait indiqué que le nombre de ses miliciens qui combattent en Syrie s’élève à près de 300, dont certains occupent des postes importants dans les gouvernorats de Damas, Deraa, et Idleb.
Hassaké: 28 miliciens tués
Les accrochages battent leur plein dans la localité kurde de Ras el-Ain entre les miliciens venus de Turquie et les membres des comités populaires, formés d’éléments kurdes locaux chargés de défendre leurs régions.
Selon Arabs Press, a la foi de l’OSDH, instance de l’opposition armée à Londres qui distribué sa versions des évènements syriens aux agences internationales, sous prétexte qu’elle dispose d’un dispositif de témoins sur place, plus de 28 miliciens de l’insurrection et 5 Kurdes ont été tués ces 48 dernières heures.
Samedi, le conseil local de Ra’s el-Ain qui fait partie du Conseil national kurde en Syrie a lancé un appel aux deux principales instances politiques de l’opposition armée, Coalition nationale et le Conseil national syrien (CNS), leur demandant pour « faire cesser cette guerre criminelle vu qu’elle porte atteinte aux principes et objectifs de la révolution syrienne ».
Sollicitant l’aide de la Communauté internationale et des organisations des droits de l’Homme dans le monde, le Conseil kurde a demandé aux autorités turques de cesser de s’ingérer en soutenant ces groupuscules armés qui exécutent leur agenda.
5 miliciens tués à Homs
Selon Arabs press, 5 miliciens ont été tués dans des accrochages violents dans le quartier Jober dans la ville de Homs. Selon le site qui a précisé les noms des tués, cette information provient des sources proches des milices armées.
Les surprises de l’armée
Selon le journal syrien semi-officiel al-Watan, l’armee regulière est en passe d’annoncer des surpries très dures pour tous ceux qui s’obstinent à poursuivre le combat dans la province de Damas et qui refusent de capituler. Durant les dernieres 48 heures, l’armée a tué un nombre de miliciens dans les parages de la ville de Darayya , à Maadamiyya-Cham, et dans les vergers de Harasta et Douma .. et les poches des groupuscules armés sont désormais isolées. le chef du conseil militaire de la brigade Hamza Ben Abdel Mouttaleb fait partie des tués.
Concernant la ville d’Alep, au nord de la Syrie, le journal syrien révèle que l’armée va changer de tactique militaire, et a décidé de placer les quarteirs sud de la ville a la tête de ses priorités à la place de ceux de l’est où il a réalisé une avancée importante.
Damas : Panne d’électricité
Une panne généralisée de courant a eu lieu à Damas depuis dimanche soir. Le ministre de l'Electricité, Imad Khamis, cité par l'agence officielle Sana, a indiqué que la coupure de courant était due à "une attaque terroriste contre un câble de transmission", ajoutant que "le courant a commencé à revenir dès lundi matin".
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a quant à lui jeté la balle dans le camp des autorités syriennes, jugeant "probable qu'une station ait été touchée lors d'un raid aérien" lancé par l'armée syrienne.
L’AFP a indiqué que les Syriens font face tous les jours à de longues heures de coupures de courant qui peuvent atteindre plus de six heures à Damas et plus de neuf en banlieue.
Procédant à une destruction méthodique des rouages de l’État syrien, les miliciens ont saccagé entre autre d’innombrables stations électriques. Dans le gouvernorat d’Alep, des stations ont été démantelées et les équipements revendus en Turquie.