27-11-2024 02:32 PM Jerusalem Timing

"Le parti des promesses mensongères nous a abandonnés"!

"Seules les forces du 8 mars nous prêtent leur soutien quand nous sommes dans une crise financière ou même juridique", raconte un jeune partisan du Futur à la Békaa.

Trente cadres et partisans du parti du Futur (dirigé par Saad Hariri) dans la Békaa (Nord Est) ont fait défection, disant en avoir marre des « promesses mensongères ». Ceux-ci assurent avoir été les premiers à descendre dans les rues pour les bloquer et bruler les pneus dès qu’ils reçoivent l’ordre. Mais leur direction fait la sourde oreille à leurs revendications.

Sachant que la population de la Békaa est parmi la plus pauvre du Liban, les partisans du Futur souffrent de l’absence de toute aide économique ou vitale, et se sentent abandonnés à leur sort depuis 2005. C’est dans ce cadre que 30 jeunes se sont réunis à Bar Elias (centre de la Békaa) et ont lancé des critiques virulentes à la direction du parti. « Nos tentatives de faire parvenir notre voix au commandement central à Beyrouth ont échoué. Ils nous ont traités de façon négative », déplore Souleimane Arafat, l’un des cadres exécutifs les plus connus dans la région. « Nous avons quitté le parti après les élections de 2009. La direction est demeurée indifférente. Nous avons élu sept députés de notre région mais nous ne les avons pas vus depuis. Notre problème avec le Futur c’est qu’il nous a délaissés. On ne rencontre ses dirigeants que lorsqu’ils veulent que nous bloquions les routes ou que nous frappions avec nos bâtons », a-t-il dit.

Cet ancien cadre du Futur raconte comment les dirigeants du parti ont donné l’ordre à leurs partisans dans la Békaa de bloquer les rues principales et de bruler les pneus suite à l’assassinat du général Wissam elHassan. « Le lendemain l’armée est venue et nous a emmenés pour interrogatoire. Aucun dirigeant du Futur n’est intervenu pour régler l’affaire ».

Il a aussi révélé qu’un autre groupe plus nombreux s’apprête à faire défection prochainement.

Un autre réfractaire, Hussein Assi, assure que le groupe n’a pas fait défection pour des raisons financières, bien que certains d’entre eux aient été employés dans des compagnies de sécurité affiliées au Futur et qu’ils soient aujourd’hui au chômage.

Son collègue Nader elHajj a renchéri: « Nous voulons que chacun soit à sa place convenable… Nous sommes fatigués du discours confessionnel. Il nous manque un commandement et une référence honnêtes».

Pour sa part, Hussein Chehab déplore que toutes les promesses électorales se soient avérées mensongères. « Si le parti a besoin de l’argent nous sommes prêts à lui faire des dons. Nous voulons une direction à la Békaa qui soit plus proche de nos aspirations et qui se tienne à nos côtés dans les moments difficiles », a-t-il dit.

Omar Arafat est allé encore plus loin en révélant que seules les forces du 8 mars (la majorité parlementaire actuelle opposée au Futur : ndlr) leur prêtent un soutien quand ils sont dans une crise financière ou même juridique!

Mais la défection de ce groupe n’est pas due seulement au manque de soutien financier ou vital, mais aussi aux grandes erreurs politiques commises par la direction du parti. « Le président Hariri s’est allié avec Walid Joumblatt qui nous a trahis. Après les incidents du 7 mai, Joumblatt s’est mis d’accord avec le Hezbollah et cheikh Saad Hariri a visité Damas sans se préoccuper de nous », raconte l’un des défectionnaires qui appelle le parti du Futur à fixer son orientation politique.

 

source: alAkhbar