La tâche du Sénat serait d’examiner les grandes questions nationales.
Le président du Parlement Nabih Berry donne le temps nécessaire à une formule électorale mixte proportionnelle-majoritaire car elle comporte selon lui plusieurs points forts: elle n’est pas en contradiction avec l’accord de Taëf, elle ne permet pas de connaitre à l’avance les résultats des élections et satisfait aussi bien les partisans de la proportionnelle que du système majoritaire.
Mais cela ne l’empêche pas de réfléchir à d’autres solutions dans le cadre de ses tentatives d’aboutir à un consensus national qui éloignerait du Parlement le calice du vote d’un projet de loi, lequel donnera un vainqueur et un vaincu sur le plan législatif.
Dans ce contexte, M. Berry déclare au Safir: «Je suis disposé à accepter de soumettre au vote parlementaire l’élection d’un Sénat (proposé par Walid Joumblatt) conformément au projet orthodoxe, à condition qu’en même temps soit élue une Chambre non confessionnelle sur la base du Liban circonscription unique avec la proportionnelle.
Bien que non confessionnelle, cette chambre respectera la parité islamo-chrétienne mais pas les quotas au sein de chaque communauté.
Je propose que les élections de la Chambre et du sénat aient lieu simultanément, bien que l’accord de Taëf prévoit d’abord l’élection d’un Parlement non confessionnel avant l’instauration d’un Sénat».
La tâche de ce Sénat serait d’examiner les grandes questions nationales, comme par exemple la paix et la guerre, l’état d’urgence, les accords internationaux et les lois du statut personnel.
M. Berry assure que les idées qui sont actuellement débattues sont de «fabrication libanaise».
"Les Libanais ont une occasion historique de prouver qu’ils ont atteint une maturité politique et j’espère qu’ils sauront la saisir", affirme le président du Parlement.
Cette occasion est la «dernière», selon un haut responsable du Courant patriotique libre (CPL), qui met en garde contre les conséquences politiques qui découleraient du refus du Courant du futur (CDF) et du Parti socialiste progressiste (PSP) du projet orthodoxe ou de son équivalent électoral.
Ce haut dirigeant du CPL n’hésite pas à tirer la sonnette d’alarme, mettant en garde que la poursuite du refus de rendre aux chrétiens leurs droits «ouvrira des portes qui sont encore fermées».
«Nous disons au CDF et au PSP que s’ils continuent à adopter une attitude négative, nous irons au-delà de la loi électorale et réclamerons une rectification radicale de l’ensemble du système politique», conclut cette source.
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