Des dizaines d’attentats anti chiites ravagent ce pays ces derniers temps.
Un kamikaze s'est fait exploser lors d'une cérémonie de funérailles dans une mosquée chiite du nord de l'Irak mercredi, tuant au moins 42 personnes et dévastant le lieu de culte où des corps gisaient.
Cet attentat, le plus meurtrier en six mois, a également fait 75 blessés, et risque d'accentuer les tensions dans le pays secoué par une crise politique et plus d'un mois de manifestations dans des régions majoritairement sunnites contre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki.
L'attaque n'a pas été revendiquée, mais des extrémistes sunnites, notamment liés à Al-Qaïda, prennent régulièrement pour cible la communauté chiite afin d'attiser les tensions confessionnelles à l'origine d'un pic de violences en 2006 et 2007.
Le kamikaze a détoné sa ceinture d'explosifs dans la mosquée Sayyed al-Chouhada à Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad, pendant que s'y déroulait la cérémonie funéraire pour un parent d'un responsable politique, tué la veille.
Selon Niyazi Moammar Oghlu, secrétaire général du conseil régional de Salaheddine, province dont dépend Touz Khourmatou, le bilan s'élève à 42 morts et 75 blessés.
"Il y a des corps dans la husseiniyah (mosquée chiite)", a indiqué Chalal Abdoul, le maire de Touz Khourmatou, précisant que "le kamikaze est parvenu à entrer et à se faire exploser au milieu des fidèles endeuillés".
Parmi les blessés se trouvent plusieurs chefs tribaux et dirigeants locaux, dont Ali Hachem Moukhtar, vice-président du Front turkmène irakien et membre du conseil régional de Salaheddine.
Les victimes assistaient aux funérailles du beau-frère de M. Moukhtar, tué par balle mardi à Touz Khourmatou.
Cette ville multiethnique est située dans une zone que se disputent les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien et le pouvoir central à Bagdad.
Ce différend constitue l'une des plus sérieuses menaces à long terme pour la stabilité de l'Irak, selon des diplomates et responsables.
L'attaque est la plus meurtrière depuis la mort de 42 personnes le 23 juillet dans une série d'explosions à Bagdad.
Mercredi, deux autres attaques ont eu lieu, l'une près de Mossoul (nord) où des hommes armés ont abattu le directeur d'une école, et l'autre près de Falloujah (ouest) où un chef d'une milice anti-Qaïda a été tué par balle.
La veille, une série d'attentats à Bagdad et dans ses environs a fait 26 morts, après quelques jours d'accalmie ayant suivi plusieurs vagues d'attentats meurtriers.
Avec ces attaques, le bilan des violences pour le mois de janvier est d'ores et déjà plus élevé que celui des trois mois précédents, selon un bilan compilé par l'AFP à partir de chiffres fournis par des sources de sécurité et médicales.
Malgré à l'insécurité grandissante, les institutions politiques restent quasi-paralysées par une crise opposant M. Maliki à plusieurs des membres de sa coalition, notamment sunnites et kurdes, moins de trois mois avant un scrutin régional crucial.