Et le vice-ministre libyen de l’intérieur est outragé.
La Grande-Bretagne, dont la participation à la déstabilisation de la Libye – sous prétexte de la libérer de la «dictature» – a été décisive aux côtés de la France, des Etats-Unis et de leurs alliés de l’Otan, trouve maintenant que certains endroits de ce pays sont devenus infréquentables pour ses ressortissants.
Le Foreign Office vient de leur demander de quitter Benghazi, qui a été pourtant la «capitale» tant glorifiée de la «rébellion».
Pourquoi ce revirement soudain des Occidentaux à l’égard de la Libye ? Tout a commencé avec ce retour de manivelle qu’ils ont ressenti à la suite de l’attaque du consulat américain à Benghazi, le 11 septembre 2012. Quatre Américains, dont l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, trouvent la mort dans cette attaque qui faisait partie d’une vague de violences dirigée contre les diplomates, les militaires et les policiers.
L’assassinat de l’ambassadeur américain a provoqué un grand choc chez les Occidentaux : comment des Libyens, islamistes de surcroît et non pas des pro-Kadhafi, pouvaient s’en prendre ainsi à leur «libérateur», sachant le rôle joué par cet ambassadeur dans l’agression de l’Otan contre la Libye ?
Une fois la surprise passée, les Occidentaux ont dû se rendre à l’évidence : en dehors de quelques villes, ils ne sont nulle part en sécurité en Libye, encore moins à Benghazi. Il y a moins de deux semaines (le 12 janvier), le consul d'Italie à Benghazi a échappé à un attentat. Guido De Sanctis rentrait chez lui au terme de son travail lorsque plusieurs balles, tirées à partir d'une autre voiture et dirigées vers le diplomate et son chauffeur, ont touché son véhicule blindé.
Cette fois, ce sont les Britanniques qui seraient menacés. «Nous sommes maintenant au courant d'une menace précise et imminente pour les Occidentaux à Benghazi, et nous exhortons tous les ressortissants britanniques qui s'y trouvent encore de partir immédiatement.
L'ambassade britannique à Tripoli a contacté les ressortissants britanniques pour les alerter dans ce sens», a précisé le Foreign Office dans un communiqué qui ne précise pas la nature de cette menace. Les mises en garde de l’Algérie avant l’agression de l’Otan contre la Libye se vérifient, ce pays installé dans le chaos sert de base arrière au terrorisme.
Des sources sûres indiquent que le groupe terroriste qui a attaqué le site gazier de Tiguentourine, près d’In Amenas, a passé plusieurs jours en territoire libyen, pris en charge par les milices, à l’insu du pouvoir central, impuissant à contrôler son pays.
Vendredi, l'Australie a à son tour émis un bulletin à l'usage de ses ressortissants évoquant "une menace spécifique et imminente".
"Il existe un risque d'attentats de représailles contre des cibles occidentales en Libye" après l'intervention française au Mali, indique le ministère des Affaires étrangères. Selon le ministère, deux Australiens sont enregistrés à Benghazi, et 22 au total en Libye.
Selon l'AFP, cette décision a rendu furieux le vice-ministre libyen de l'Intérieur, Abdallah Massoud, qui a estimé que rien ne justifiait la mise en garde de Londres.
"Nous reconnaissons qu'il y a des problèmes de sécurité à Benghazi et ceci depuis plusieurs mois. Mais il n'y a pas de nouvelles données qui puissent justifier cette réaction de Londres", a déclaré à l'AFP le responsable libyen.
"Au contraire. Maintenant, nous sommes en train d'asseoir notre autorité dans l'Est et dans toute la Libye", a-t-il ajouté, exprimant son "étonnement" vis-à-vis du ton "très musclé" utilisé par Londres.
Source: Algérie patriotique+ AFP