"Les accords de paix signés entre l’Egypte et Israël d’une part et entre la Jordanie et Israël d’autre part, véritables protecteurs des intérêts américains, sont menacés de s’effondrer dans un avenir proche"..

Selon un chercheur de l'Institut d’études et de recherches Heritage , James Phillips, spécialiste dans les Affaires du Moyen-Orient, a estimé que  « les Américains   et les médias occidentaux ont commis une erreur en qualifiant les révoltes populaires au  Moyen-Orient de Printemps arabe, car selon lui plus de renaissance islamique les portes se sont ouvertes devant  les islamistes pour réaliser leurs demandes ».

Dans son  article, Phillips exprime « sa préoccupation de la chute de régimes dictatoriaux  soutenus par l'Occident et la montée au pouvoir des islamistes, mettant en garde l'administration américaine que ses intérêts seront confrontées à une grave menace si elle ne suit pas une stratégie efficace ».

Toujours selon le chercheur américain, Phillips  « le paysage arabe après deux ans depuis  le début des soulèvements est moche contrairement à ce que pensait l'Occident. Voire la promesse d’une démocratie rampante  dans ces pays s’est transformée en une opportunité pour les partis et les groupes islamiques d’accéder au pouvoir ».

Et de poursuivre: « Le Moyen-Orient traverse une situation stratégique  critique pour la sécurité de la région dans son ensemble et surtout pour les intérêts des États-Unis sans compter que les valeurs occidentales courent un risque accru ».

Evoquant sa grande crainte  d’ « un éveil islamique irrévocable dans la région »,  Phillips écrit que « les Etats-Unis ont désormais besoin d'une stratégie globale de lutte contre les régimes islamiques qui menacent leurs intérêts pour faire face à la croissance de l'islamisme dans le monde en se concentrant sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ».

Concernant alQaïda , Phillips estime qu’ « elle est une organisation terroriste qui cherche uniquement à exploiter le chaos pour réaliser des objectifs locaux et  régionaux sous le titre de la  défense de l'Islam. Alors qu’en fait, elle  tue les musulmans et les non-musulmans, elle massacre des  Arabes plus que des Américains ».

Faisant l’amalgame entre alQaïda et les autres islamistes, Phillips affirme qu’ « Al-Qaïda et  les autres islamistes ne constituent pas une menace pour les Etats-Unis seulement, mais aussi pour tous les musulmans et les non-musulmans dans la région qui pourraient s'allier avec les Etats-Unis ».

Ajoutant que « les islamistes contribuent à la déstabilisation de la situation politique pour faire appliquer la loi islamique comme ils l’entendent, resserrant l’étau autour des minorités religieuses et des femmes faisant répandre le terrorisme ».
Et dans une allusion à  la victoire en Egypte du parti de la "Liberté et de la Justice" et de celui de la "Renaissance" en Tunisie, l'analyste reconnaît que « les Etats-Unis ont perdu un de leurs plus importants alliés stratégiques le  régime de Hosni Moubarak remplacé par le régime des Frères musulmans  antioccidental ».

« Les alliés des Etats-Unis dans la région tels que le Bahreïn, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, le Maroc et le Yémen ont des défis à relever de la part de leurs adversaires islamistes. Ainsi, dans toute prochaine élection organisée dans ces pays, ce sont certes les partis politiques islamiques antioccidentaux qui seront élus, et ceux-là ont une idéologie et des objectifs contraire à la politique étrangère américaine», précise-t-il

Et de poursuivre «   Les révoltes  arabes ont renforcé la position des islamistes et ont affaibli la  coopération avec les Etats-Unis. Voire, le trafic  des armes à travers les frontières a augmenté au point qu’une  partie des stocks d'armes du régime de Kadhafi ont été transportés  vers la bande de Gaza et sont désormais entre les mains du Hamas et des mouvements islamiques de résistance à Israël ».

L'article souligne que « la vague grandissante de l’éveil islamique attisera le conflit israélo-arabe et renforcera la position du Hamas et des autres mouvements jihadistes autres ».

Et de conclure :  « les accords de paix signés entre l’Egypte et Israël d’une part et entre la Jordanie et Israël d’autre part, véritables protecteurs des intérêts américains, sont menacés de s’effondrer dans un avenir proche, attisant le conflit entre les Palestiniens et l'entité sioniste ».