Quelque 500 Nigériens qui étaient stationnés à Ouallam ont regagné Niamey d’où ils pourraient être acheminés sur Gao par avion.
Soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l'aéroport et d'un pont stratégique de Gao, un des principaux bastions des islamistes dans le Nord du Mali dont un groupe a annoncé au même moment vouloir négocier la libération d'un otage français.
Parallèlement, une colonne de soldats et blindés tchadiens qui étaient
stationnés dans la capitale du Niger, Niamey, s'est positionnée près de la
frontière malienne d'où ils pourraient se diriger vers Gao, à moins de trois
heures de route, selon un responsable nigérien de la sécurité.
Après avoir repris trois localités dans le centre et l'ouest du Mali, les
militaires français et maliens se sont lancés depuis vendredi dans la
reconquête du Nord, occupé par les groupes islamistes depuis plus de neuf mois,
se dirigeant vers les métropoles de Gao et Tombouctou.
"Les forces maliennes et françaises sécurisent l'aéroport de Gao et le pont Wabary de Gao. Ces deux endroits stratégiques sont sous contrôle des forces malienne et française", a déclaré une source de sécurité malienne à l'AFP.
Ces informations ont été confirmées par le ministre français de la Défense.
"Les forces françaises ont saisi la zone de l'aéroport et le pont de Gao", a déclaré Jean-Yves Le Drian dans un communiqué, soulignant que "les terroristes jihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits".
Son entourage a précisé que "les combats continuaient" à Gao, jugeant par ailleurs "plausible" le bilan de quelques centaines de combattants islamistes tués depuis le début de l'intervention française au Mali donné par le quotidien français le Monde, citant des sources militaires.
L'aéroport se situe à environ 6 km à l'est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à l'entrée sud de Gao, une des trois principales villes du Nord du Mali, située à 1.200 km au nord-est de Bamako.
Les positions des islamistes à Gao ont été pilonnées par l'aviation française, notamment par des avions de combat Rafale.
Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). C'est ce groupe qui a dit samedi à l'AFP vouloir négocier la libération d'un otage français qu'il détient depuis deux mois.
"Le Mujao est prêt à négocier la libération de l'otage Gilberto", a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali.
"nous voulons négocier"
Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l'intervention militaire française, le porte-parole a simplement répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous
comprendre", sans autre précision.
Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l'annonce d'une scission au sein d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un autre des groupes islamistes du Nord du Mali.
La France s'est engagée depuis le 11 janvier, au côté de ce qui reste de l'armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-ups et leurs bases arrière, afin d'empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako.
Les villes de Diabali (ouest), Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens, qui ont également, pour la première fois, repris vendredi le contrôle d'une localité du Nord, Hombori, à 920 km au nord-est de Bamako et à quelques 200 km de Gao.
Une autre colonne progresse vers Léré, plus à l'ouest, avec pour objectif la ville-phare de l'islam en Afrique, Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako.
Les islamistes ont riposté en dynamitant vendredi un pont stratégique près de la frontière nigérienne, sur une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens venus du Niger.
Ceux-ci ont gagné samedi le camp de Ouallam, près de la frontière malienne. "Ils étaient très nombreux, ils avaient des chars, des 4x4 surmontés de mitrailleuses", a indiqué une source de sécurité nigérienne.
Quelque 500 Nigériens qui étaient stationnés à Ouallam ont regagné Niamey d'où ils pourraient être acheminés sur Gao par avion, selon la source.
De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains se sont réunis samedi en urgence à Abidjan pour accélérer l'arrivée de renforts régionaux alors que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a décidé vendredi d'augmenter les effectifs de la force africaine au Mali.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest prévoyait de fournir 4.000 hommes, dont moins d'un millier sont arrivés au Mali. Le Tchad a séparément promis 2.000 soldats, dont 500 sont au Niger.
Soldats tchadiens et nigériens en route vers la frontière malienne
Des troupes tchadiennes et nigériennes ont quitté samedi le camp de Ouallam, au nord de Niamey, et se dirigeaient vers la
frontière malienne située à une centaine de km au nord, a-t-on appris de source sécuritaire nigérienne.
"Les troupes tchadiennes arrivées aujourd'hui (samedi) sur place à Ouallam, ainsi que des soldats nigériens lourdement armés", qui étaient cantonnés dans le camp, ont quitté Ouallam et "font route vers la frontière malienne", a indiqué à l'AFP cette source.
Selon des sources militaires des deux pays, ces soldats doivent intervenir à Gao (1.200 km au nord-est de Bamako), l'un des bastions islamistes du Nord malien, à une centaine de km de la frontière.
Un très important convoi de militaires tchadiens, roulant à bord de chars et de 4x4 surmontés d'auto-mitrailleuses, était arrivé samedi à Ouallam en provenance d'un camp de la gendarmerie en périphérie de Niamey où ils étaient cantonnés.
Parallèlement, une partie des troupes nigériennes qui étaient cantonnées à Ouallam depuis plusieurs jours ont quitté le camp pour regagner Niamey, selon une source de sécurité.
Selon la même source, ces soldats nigériens pourraient être convoyés par voie aérienne à Gao depuis l'aéroport de Niamey.
Des soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l'aéroport de Gao, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et une source de sécurité malienne.
Quelque 500 soldats tchadiens ont été récemment convoyés au Niger, sur les 2.000 promis par N'Djamena. Le contingent nigérien compte 500 militaires.