Les rencontres parisiennes de Hariri ne parviennent pas à ressouder les rangs.
Les efforts en vue de parvenir à une loi électorale avant le 11 mars (date limite pour la convocation des électeurs pour que le scrutin puisse être organisé en juin) vont entrer, à partir de demain, dans une phase nouvelle, avec la convocation des Commissions parlementaires conjointes par le président de la Chambre, Nabih Berry.
La commission ad hoc devrait achever ce mardi ses travaux par la rédaction d’un rapport final qui devait être remis à M. Berry. Trois semaines de réunions intenses n’ont pas permis de dégager un dénominateur commun, chaque partie campant sur ses positions. Les chrétiens, appuyés par le Hezbollah et le Mouvement Amal, sont restés attachés au projet de loi orthodoxe (chaque communauté élit ses propres députés). Le Courant du futur (CDF) est, quant à lui, resté intransigeant aussi bien dans son rejet du projet orthodoxe que dans son refus du mode de scrutin proportionnel.
C’est donc en rangs dispersés que le 14-Mars se rend demain à la réunion des commissions parlementaires, que le Courant du futur a décidé de boycotter, contrairement à ses alliés des Forces libanaises et des Kataëb. Le Courant patriotique libre (CPL) et ses alliés, eux, sont plus sereins, surtout que le Hezbollah et Amal ont annoncé qu’ils appuieraient jusqu’au bout le projet orthodoxe s’il était soumis au vote, au cas où aucune loi électorale consensuelle n’est adoptée.
Les fissures qui commencent à apparaitre au sein du 14-Mars ont été confirmées hier par les propos inhabituels du député Ahmad Fatfat, qui n’a pas exclu la fin de l’alliance entre les chrétiens du 14-Mars et le Courant du futur, affirmant que le parti de Saad Hariri était capable de présenter des candidats chrétiens sur ses listes (Voir par ailleurs).
Les réunions de Paris, entre Saad Hariri et le président Amine Gemayel, ainsi qu’avec Farès Souhaid et Samir Frangié, ne semblent pas avoir réussi à replâtrer les rangs du 14-Mars, preuve en est le maintien du boycott des Commissions parlementaires par le CDF et l’insistance des Kataëb et des FL à prendre part aux travaux.
Embarrassé et soumis à de fortes pressions, le Courant du futur a promis d’avancer une proposition de loi électorale qui «prendrait en compte les craintes de certains et préserverait en même temps l’unité nationale». Selon des sources politiques bien informées, il s’agit d’une manœuvre politique visant à éloigner les FL et les Kataëb du CPL et de ses alliés.
Mais si cette proposition ne permet pas aux chrétiens d’élire leurs représentants, la manœuvre du CDF a peu de chance d’aboutir, car les partis chrétiens, appuyés par l’Eglise maronite, ne peuvent plus reculer sans avoir obtenu satisfaction, sinon ils seront sanctionnés par leur électorat.
Médiarama