27-11-2024 03:01 PM Jerusalem Timing

Le parti Kataëb sera-t-il le premier à quitter les rangs du 14-Mars?

Le parti Kataëb sera-t-il le premier à quitter les rangs du 14-Mars?

le parti Kataëb est le plus grand perdant parmi les composantes du 14-Mars

Ceux qui observent les activités des responsables du parti Kataëb et les rencontres publiques et secrètes tenues par ses dirigeants n’excluent pas que cette formation soit la première à quitter les rangs de la coalition du 14-Mars, et cela pour plusieurs considérations: la première est sa volonté de récupérer ce que les phalangistes estiment être un droit historique et légitime. Pour cela, ils doivent redonner confiance à la rue chrétienne et réintégrer l’aile jeune du parti. Cela ne peut se réaliser qu’à la condition de récupérer ce que les Kataëb ont perdu au profit des Forces libanaises.

Le parti est tiraillé par des conflits entre sa direction et ses cadres. Son souci premier est d’essayer de reprendre sous son aile les anciens des Forces libanaises, en jouant sur le facteur de l’histoire commune. Le deuxième point est de distinguer ses positions concernant la crise syrienne. Le troisième est de maintenir le contact avec des figures et des députés du 8-Mars, plus particulièrement les membres du Bloc parlementaires de la réforme et du changement.

Un vétéran phalangiste se réfère à plusieurs faits pour souligner l’urgence d’une évaluation globale, qui permettrait au parti de réviser ses politiques et de revoir ses alliances. Le premier de ces faits est que le parti Kataëb est le plus grand perdant parmi les composantes du 14-Mars, après que les Forces libanaises ont monopolisé la relation avec le Courant du futur (CDF), lequel est menacé d’une descente en enfer si un compromis est conclu dans la région, y compris au Liban.

Ainsi, après avoir été présents dans tout le Liban du Nord au Sud, les Kataëb ne sont plus influents qu’à Bikfaya, et même pas dans ses environs. Leur bloc au Parlement se limite à quatre députés: Dans le Metn Sami Gemayel, qui n’aurait pas été élu sans le soutien de Bkerké et de Michel Murr; Fadi Habr à Aley, élu grâce aux voix de l’allié druze Walid Joumblatt; Elie Marouni, qui lui aussi n’aura pas pu mettre les pieds à la Chambre sans les voix de l’allié sunnite. D’ailleurs, il a rejoint le bloc des députés de Zahlé, qui se balance entre les Forces libanaises et le Courant du Futur. Enfin, Samer Saadé, député de Tripoli, qui est plus proche du CDF, à qui il doit son élection. Ce qui signifie que le parti Kataëb n’est plus représenté à Beyrouth, au Chouf, dans le Sud et à Jezzine.

Le président des Kataëb, Amine Gemayel, a évoqué tous ces soucis lors de sa rencontre à Paris avec le chef du CDF, l’ancien Premier ministre Saad Hariri. Mais les réponses qu’il a entendues n’étaient pas à la hauteur des attentes.

Antoine Hayeck, journaliste libanais proche de la majorité
El-Nashra-Médiarama