C’est ce qu’a révélé un organe de surveillance américain.
Des fonds américains auraient servi à acheter du carburant iranien pour les troupes afghanes, en violation des sanctions économiques imposées par Washington à Téhéran, a affirmé mercredi un organe de surveillance américain.
L'Inspection générale pour la reconstruction de l'Afghanistan (SIGAR) demande au Pentagone de renforcer sa surveillance sur l'utilisation de l'argent public américain dans un rapport qui lui a été transmis ainsi qu'au département d'Etat.
L'Afghanistan est très dépendant en matière énergétique, en particulier de la Russie, du Turkménistan et de l'Iran.
A cause des chiffres très approximatifs des douanes afghanes, il est très difficile d'avoir des informations précises sur les importations mais l'armée afghane importe un tiers voire la moitié de son carburant d'Iran, affirme la SIGAR d'après des informations du département d'Etat.
Entre 2007 et 2012, Washington a versé 1,1 milliard de dollars d'aide pour l'importation de carburant à l'armée afghane, explique le général John Sopko dans son rapport.
"Le fait que les Etats-Unis aient payé pour l'importation et la livraison de carburant pour les forces afghanes laisse craindre que des fonds américains aient été utilisés en violation des sanctions économiques américaines imposées à l'Iran", écrit-il.
Un embargo a été mis en place début 2012 par les Etats-Unis et les Occidentaux sur les exportations pétrolières iraniennes sous prétexte de pousser Téhéran à suspendre ses activités nucléaires.
Un contrôle des importations de carburant à l'armée afghane a été mis en place depuis novembre 2012 mais le Pentagone manque de visibilité sur ce qu'il s'est passé avant, fait valoir le rapport.
La SIGAR note également qu'il sera encore plus difficile de vérifier l'utilisation des fonds américains après mars 2013, date à laquelle l'aide américaine sera directement versée à Kaboul.
Elle recommande donc la mise en place de "garanties sur son assistance financière, seulement pour la fourniture de carburant à l'armée afghane" sur les cinq prochaines années.