Selon une première enquête sur l’attaque de vendredi, des éléments armés se trouvaient parmi les manifestants qui ont attaqué les locaux de l’ONU.
Plusieurs personnes portaient des armes à feu, parmi les manifestants qui ont attaqué vendredi les bureaux de l'Onu à Mazar-I-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, faisant sept morts parmi son personnel expatrié, a rapporté un témoin à l'AFP.
"Plusieurs personnes portaient des armes à feu à l'intérieur du cortège", a assuré Abdulqahir, 65 ans, dont le magasin est situé en face du complexe de l'Unama (Mission de l'Onu en Afghanistan) à Mazar-I-Sharif.
Les autorités provinciales et la police avaient accusé vendredi soir "des insurgés" d'avoir "infiltré" la manifestation. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain Le Roy a également affirmé que certains "manifestants étaient clairement armés".
"D'abord les manifestants ont commencé à jeter des pierres contre le bâtiment de l'Unama.
Après environ une heure, ils ont commencé à tirer", a ajouté Abdulqahir, estimant la foule à "plusieurs milliers" de personnes.
Selon lui, face au nombre, les gardes de sécurité n'ont rien pu faire pour empêcher les protestataires d'investir le bâtiment et ont dû battre en retraite.
"Les manifestants sont entrés par la porte principale mais aussi par une mosquée située à côté du complexe", a-t-il expliqué, "des policiers étaient à 100 mètres de là, mais ils avaient peur de s'approcher".
"Des renforts de police sont finalement arrivés et ont commencé à tirer en l'air. Les manifestants se sont enfuis et la police a arrêté certains de ceux qui étaient à l'intérieur", a-t-il poursuivi.
La Roumanie, dont l’un de ses ressortissants a été tué vendredi a demandé samedi aux autorités afghanes de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les auteurs de l'attaque meurtrière soient jugés et condamnés.
Son ministère des Affaires a confirmé officiellement qu'un employé roumain de l'Onu âgé de 43 ans, Filaret Motco, expert politique, a trouvé la mort dans l'attaque par des manifestants des bureaux de l'ONU à Mazar-i-Sharif vendredi.
4 népalais et 3 européens figurent parmi les tués de l’organisation onusienne.
Ce samedi, la situation était revenue à la normale. Aucun déploiement sécuritaire particulier n'était constaté, à l'exception de policiers devant les locaux en partie incendiés de l'ONU.
Le ministère afghan de l'Intérieur a annoncé samedi que "30 suspects liés aux violences à Mazar-I-Sharif" avaient été arrêtées et allaient être interrogées savoir qui a provoqué les violences.
Cette attaque est la plus meurtrière contre l'ONU en Afghanistan depuis l'invasion de ce pays par une coalition internationale fin 2001, pour renverser le régime des taliban.