Le dialogue est "une garantie contre l’accaparement du pouvoir, qui conduit à la tyrannie".
L'influente institution d'Al-Azhar, plus haute autorité islamique en Egypte, a réuni jeudi au Caire les principaux partis rivaux qu'elle a appelés au dialogue pour régler la grave crise qui secoue l'Egypte.
"Le dialogue national auquel participent toutes les composantes de la société, sans exclusive, est le seul moyen de régler les différends" politiques en Egypte, a annoncé le grand imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayyeb, au début de la réunion au siège de l'institution.
Cheikh Tayyeb, qui s'adressait aux chefs de l'opposition libérale, des islamistes, des mouvements révolutionnaires, des indépendants et des représentants chrétiens, a ajouté que le dialogue était "une garantie contre l'accaparement du pouvoir, qui conduit à la tyrannie".
Y étaient présents notamment Mohamed ElBaradei, figure de proue du Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, Amr Moussa, un autre dirigeant de cette coalition, ainsi que Saad al-Katatni, chef du Parti de la liberté et de la justice, branche politique des Frères musulmans dont est issu le président Mohamed Morsi.
Des représentants des Eglises d'Egypte et d'autres mouvements islamistes, dont Al-Wasat, participaient aux discussions.
La rencontre survient alors que se multiplient les tentatives de favoriser le dialogue alors que l'Egypte connaît depuis une semaine une nouvelle vague de violences, déclenchée avec le deuxième anniversaire de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak et qui ont fait au moins 56 tués.
L'imam d'Al-Azhar a exhorté les différentes factions politiques à "dénoncer la violence" et à s'engager en faveur d'"une alternance pacifique du pouvoir".
Mercredi, M. ElBaradei avait appelé à une réunion d'urgence avec M. Morsi, deux jours après avoir refusé un appel au dialogue lancé par le chef de l'Etat.