Le ton de la France au sujet de la crise syrienne a changé.
Des sources françaises bien informées relèvent comment le ton de la France au sujet de la crise syrienne a changé. L’expression «Bachar el-Assad va tomber bientôt» a désormais été remplacée par «c’est une crise de longue durée».
Ces sources qualifient de «superficielle» l’approche de la France en Syrie, et cette superficialité peut être illustrée par l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, lorsqu’il a déclaré qu’il comptait «expliquer à la Russie quels sont ses intérêts».
«Comme si la Russie, cette grande puissance, attendait que Paris lui indique ses intérêts et ses points forts?» ajoute les sources précitées.
La précipitation française en Syrie s’explique par une mauvaise lecture des deux phases dans lesquelles est passée la révolution syrienne: la phase des manifestations pacifiques et celle du conflit armé.
Les sources françaises à Beyrouth, qui ont rencontré des officiers supérieurs syriens à Damas, expliquent les particularités de ces deux phases.
Lors des manifestations pacifiques, les soldats hésitaient à utiliser les armes contre les protestataires. Aussi, de nombreuses défections ont-elles eu lieu. Les services de renseignements ont alors pris les choses en main. Car l’armée syrienne est entrainée selon la doctrine de la défense de la patrie et non pas pour tirer sur les foules.
Mais aujourd’hui, les militaires ont surmonté ce complexe car ils ont en face d’eux des hommes armés, extrémistes et de surcroit étrangers. Ils sont plus déterminés et ceci explique les raisons pour lesquelles il n y a plus eu de défections.
La France commence à y voir plus clair en Syrie. Elle a compris que le régime résiste car l’armée résiste et si celle-ci tombe, le régime qui tombera avec. Mais les rangs de l’armée sont plus soudés que jamais, maintenant que les manifestations pacifiques sont terminées.
De plus, les experts stratégiques français s’interrogent sur les différences entre les extrémistes du Mali et le Front al-Nosra en Syrie.
Pourquoi les « jihadistes » du Mali sont-ils qualifiés de terroristes alors qu’en Syrie ils restent des « jihadistes »? Il est difficile d’établir une différence entre ces deux « Jihad ».
Et si l’arsenal de Mouammar Kadhafi a fini entre les mains des extrémistes du Sahara, qu’est-ce qui dit qu’il n’en sera pas de même avec l’armement de l’armée syrienne?
As Safir ET Mediarama