Et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov insisté sur la nécessité de "surmonter la méfiance mutuelle" entre l’Iran et les Occidentaux.
Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a qualifié samedi à Munich d'"offre sérieuse" l'appel lancé à Téhéran à reprendre les négociations sur le nucléaire, en soulignant que la décision de tenter de trouver une solution à la crise revenait désormais à l'Iran.
"Nous avons dit dès le début que nous étions prêts à nous réunir" avec des représentants du gouvernement iranien, a-t-il souligné lors de la conférence internationale sur la sécurité. "Si le gouvernement iranien était sérieux", il saisirait cette occasion, a fait valoir le responsable américain.
Dans un entretien vendredi à la presse allemande, M. Biden avait déclaré qu'il y avait "du temps et de la marge pour la diplomatie, secondée par une pression économique", pour tenter de trouver une solution négociée.
Le vice-président américain, qui a entamé une tournée européenne, avait toutefois réaffirmé que les Etats-Unis empêcheront l'Iran d'avoir l'arme nucléaire.
"C'est une offre sérieuse" et les Etats-Unis ont "la volonté de négocier", a-t-il déclaré à Munich, en soulignant qu'il ne s'agissait pas "d'avoir une sorte d'alibi". "A l'Iran d'entamer des discussions sérieuses", a-t-il dit.
Intervenant après M. Biden, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a insisté sur la nécessité de "surmonter la méfiance mutuelle" entre l'Iran et les Occidentaux, qui doivent convaincre Téhéran qu'ils ne cherchent "pas un changement de régime".
Après plusieurs mois d'interruption, l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont repris contact à la mi-décembre pour relancer les négociations nucléaires. Mais les discussions sur la date et le lieu de la prochaine rencontre traînent, chaque camp se rejetant la responsabilité du report.
Les puissances occidentales et Israël soupçonnent la République islamique de vouloir se doter de l'arme atomique sous le couvert de son programme civil, ce que Téhéran nie catégoriquement.
L'Europe reste "le partenaire indispensable" des Etats-Unis, selon Biden
Le vice-président des Etats-Unis a aussi appelé au renforcement des liens transatlantiques car l'Europe reste "le partenaire indispensable des Etats-Unis" et vice-versa.
"Le président (Barak) Obama et moi sommes convaincus que l'Europe demeure la pierre angulaire de l'engagement des Etats-Unis dans le monde", a déclaré M. Biden. "Rien n'a changé", a-t-il ajouté.
S'adressant aux responsables européens présents, il a assuré que les Etats-Unis restaient "votre indispensable partenaire" tout comme ils devaient demeurer "les partenaires indispensables des Etats-Unis".
M. Biden a toutefois appelé les pays européens à "coopérer davantage" avec les Etats-Unis pour assurer la stabilité de la région Asie-Pacifique, qui est "aussi dans leur intérêt".
Ces dernières années, l'administration Obama a publiquement fait de l'Asie-Pacifique le "pivot" de sa diplomatie, notamment en y accroissant leurs capacités diplomatiques et militaires.
En ce sens, le second mandat de la présidence Obama ouvre "un nouveau chapitre", celui de "la fin d'une décennie de guerres commencée après le 11 septembre" 2001, avec le retrait progressif des troupes américaines d'Afghanistan d'ici la fin 2014, a précisé le vice-président.
Intervenant après M. Biden, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a insisté sur la nécessité de rééquilibrer "l'indispensable" partenariat transatlantique.
"Au cours de la décennie depuis 2001, la part des Etats-Unis dans le financement des dépenses militaires de l'Otan a augmenté de 63% à 72%", alors que "tous les pays européens, à l'exception de trois, réduisaient leur budget de défense", a-t-il expliqué. "Je suis préoccupé par ce fossé (...) Nous devons prendre des mesures concrètes pour le corriger. J'aimerais voir qu'aucun allié ne fournisse seul plus de 50% de certaines capacités importantes (...) Cela va obliger les alliés européens à faire plus", a-t-il ajouté.