Jusqu’à présent, les revendications de l’opposition portaient sur la formation d’un "gouvernement de salut national" ou encore des amendements à la Constitution adoptée en décembre.
L'opposition égyptienne a intensifié sa pression samedi en déclarant s'associer aux appels au départ du président
Mohamed Morsi, également mis en difficulté par la diffusion d'images de brutalités policières contre un manifestant dénudé.
Le Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, a affirmé "se ranger totalement au côté des appels du peuple égyptien et de ses forces vives à une chute du régime de la tyrannie et (à la fin de) l'hégémonie des Frères musulmans", dont est issu M. Morsi.
Cette déclaration a été publiée au terme d'une réunion du FSN, après une nuit de violences devant le palais présidentiel, au cours de laquelle une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées.
L'opposition a aussi réclamé une "enquête indépendante" sur les "crimes" des forces de l'ordre dans les manifestations qui ont fait près de 60 morts depuis un peu plus d'une semaine, afin que le chef de l'Etat et son ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, soient poursuivis en justice.
Le FSN a également appelé à poursuivre la vague de manifestations contre le pouvoir.
Jusqu'à présent, les revendications de l'opposition portaient sur la formation d'un "gouvernement de salut national" ou encore des amendements à la Constitution adoptée en décembre.
Le FSN n'abandonne pas ces revendications ni un possible dialogue avec le pouvoir, mais son communiqué exclut de "discuter de la question du dialogue (...) avant que l'effusion du sang ne cesse, que ses responsables rendent des comptes et que les revendications (de l'opposition) soient satisfaites".
Les manifestants qui défilent dans les rues du pays depuis plus d'une semaine scandent souvent des slogans similaires à ceux de la révolte qui a provoqué la chute de l'ancien président Hosni Moubarak en février 2011, comme
"Dégage".
L'opposition accuse M. Morsi et les Frères musulmans de chercher à monopoliser le pouvoir et à établir un régime autoritaire et religieux. Mais les partisans du président rappellent qu'il a été démocratiquement élu.
La présidence a réaffirmé dans un communiqué publié avant celui du FSN son attachement "à protéger la liberté d'expression et de rassemblement" et sa volonté de mener à bien "l'évolution démocratique" du pays.