"Nous couperons la main de quiconque agresse l’armée et nous poursuivrons les attaquants où qu’ils se trouvent et quel que soit le parti auquel ils appartiennent".

Le chef des services du renseignement militaire libanais s'est engagé lundi à ce que l'assassinat de deux soldats, tués vendredi dans l'est du pays en poursuivant un terroriste jugé dangereux, ne reste pas impuni.

"L'armée n'oubliera jamais ses morts, ni les hommes qui les ont tués", a confié aux journalistes le général Edmond Fadel.

L’armée a dépêché d'importants renforts des commandos parachutistes dans la plaine de la Bekaa, dans l'est du pays, où avait eu lieu le guet-apens.

Le général Fadel a indiqué que deux officiers et huit soldats s'étaient rendus vendredi à bord de deux voitures civiles dans la localité d'Arsal, dans l'est du pays, pour arrêter Khaled Hmayed, alias Adam Chahine, un terroriste d'une quarantaine d'années.

"C'est un Libanais, mais il passait la majorité de son temps en Syrie. Il avait participé à une attaque contre un barrage de la police à la frontière (le 1er novembre 2012) et au rapt de sept Estoniens (en mars 2011). Il travaillait avec le Front al Nosra (en Syrie) et la Brigade Abdallah Azzam, (branche d'al-Qaïda)", a-t-il expliqué.

"Cet homme, très dangereux et expérimenté, a tiré quatre balles avec son revolver en direction des voitures, les passagers ont riposté, le blessant mortellement", a-t-il ajouté.

Ils sont tombés dans une embuscade tendues par 80 hommes armés. Les assaillants ont conduit les blessés à la municipalité où ces derniers ont été battus, et torturés pendant 3 heures devant une foule en liesse. Des couteaux sont utilisés, mais pas de haches ou de bâtons de fer comme cela a été rapporté par les médias. L'armée a réussi à récupérer ses martyrs et ses blessés dans la soirée, a précisé le général.

En réponse à une question, le général Fadel a catégoriquement démenti la présence de membres du Hezbollah avec les soldats, comme le prétendent des députés du Courant Futur. 

Kahwaji

De son côté, le chef de l'armée libanaise a assuré que les militaires répondraient avec force à toute attaque les visant, dans un entretien publié lundi.

"Nous couperons la main de quiconque agresse l'armée et nous poursuivrons les attaquants où qu'ils se trouvent et quel que soit le parti auquel ils appartiennent", a dit le général Jean Kahwaji au quotidien As-Safir.

Dimanche, il avait affirmé aux soldats que l'attaque menée dans la région d'Arsal, près de la frontière syrienne, "était préméditée et que (les deux martyrs) avaient été tuées de façon barbare. Les méthodes utilisées vont à l'encontre de nos religions chrétienne et musulmane".

Le général Kahwaji avait félicité dimanche l'armée pour avoir fait "barrage aux plans visant à impliquer le pays dans le chaos régional".

Selon As-Safir, l'embuscade de vendredi est "un indicateur du risque" posé par "les cellules (terroristes) qui se sont formées avec la crise syrienne".

Le nord et l'est du Liban ont été le théâtre de bombardements et d'accrochages, alors que le régime syrien a demandé aux responsables libanais de mieux contrôler la frontière afin d'empêcher la contrebande d'armes et le passage de combattants.