Les Frères musulmans jugent insuffisantes les réformes proposées par le régime, assurent que "les manifestations se poursuivront jusqu’à ce que les demandes soient satisfaites".
Le puissant mouvement d'opposition des Frères musulmans, jusqu'ici honni par le pouvoir en Egypte, a engagé dimanche un dialogue inédit avec les autorités, tout en jugeant insuffisantes les réformes proposées par le régime.
La confrérie a souligné être entrée "dans ce dialogue sur un pied d'égalité avec l'autre partie", le pouvoir, assurant que "les manifestations se poursuivront jusqu'à ce que les demandes soient satisfaites".
Dans ce contexte, Mohamed Mursi, haut responsable des Frères musulmans, a précisé lors d'une conférence de presse, dimanche, au Caire, que les Egyptiens sont "devant une nouvelle réalité, le régime est tombé, et c'est pourquoi on est allé au dialogue".
Essam al-Aryane, un autre haut responsable de la confrérie a pour sa part précisé que "les demandes sont toujours les mêmes. Ils (le gouvernement) n'ont pas répondu à la
majorité des demandes, ils n'ont répondu qu'à certaines, et de manière superficielle".
"Ce qui s'est passé aujourd'hui n'est qu'une étape sur un long chemin (qui doit être parcouru) en un court laps de temps", a renchéri M. al-Aryane, en référence à l'échéance de la présidentielle prévue en septembre et avant laquelle l'opposition exige des réformes.
"Toutes les accusations (du régime) contre la confrérie sont tombées après que Omar Souleimane a reçu les Frères avec les autres forces politiques aujourd'hui", a de son côté affirmé M. al-Aryane, qui a tenu à saluer "l'armée, qui n'intervient pas en politique et protège le peuple".
Les participants au dialogue entre le régime égyptien et l'opposition, incluant les Frères musulmans, ont convenu dimanche de créer un comité pour préparer des amendements à la Constitution d'ici la première semaine de mars, selon le porte-parole du gouvernement, Magdi Radi.
Un communiqué lu par M. Radi propose la levée des restrictions imposées aux médias, l'ouverture d'un bureau destiné à recevoir les plaintes concernant les
prisonniers politiques, et le rejet de "toute ingérence étrangère dans les affaires égyptiennes".
Le texte appelle aussi à la levée de l'état d'urgence, "selon la situation sécuritaire". L'état d'urgence en vigueur en Egypte a été décrété après l'assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981, et constamment reconduit.
Le communiqué a par ailleurs fait état de "divergences d'opinion à propos du reste des revendications du peuple", sans préciser lesquelles.