Le simple soutien politique que Téhéran a exprimé à l’encontre des révolutions arabes, et en particulier à Bahreïn a suscité l’opprobre de ces monarchies qui ne soufflent mot face aux positions plus poussées des Occidentaux.
Les monarchies arabes du Golfe, Arabie saoudite en tête, ont dénoncé dans la nuit de dimanche à lundi les soi-disant "ingérences flagrantes" de l'Iran dans la région, l'accusant d'oeuvrer à déstabiliser leurs pays.
Dans un communiqué au ton extrêmement dur à l'égard de Téhéran à l'issue d'une réunion extraordinaire, les ministres des Affaires étrangères des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont accusé Téhéran de "fomenter des complots visant la sécurité nationale" de leur pays.
De plus, ils ont accusé leur puissant voisin d'oeuvrer à semer ce qu'il considère être "la sédition et la dissension confessionnelles entre leurs citoyens" et de "porter atteinte à la souveraineté" des Etats du groupement régional.
Les ministres ont condamné dans leur communiqué "l'ingérence flagrante de l'Iran au Koweït, où il a planté-selon eux- des réseaux d'espionnage dans le but de porter atteinte à la sécurité, la stabilité et les intérêts des citoyens du Koweït".
Les ministres ont en outre "vivement dénoncé l'ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures de Bahreïn, en violation des conventions internationales et des règles de bon voisinage", selon leurs propres termes.
Les ministres ont estimé que "le déploiement des forces du Bouclier de la Péninsule à Bahreïn à la demande de ses autorités est légitime et conforme à l'accord de défense commune entre les pays du CCG".
Les ministres des Affaires étrangères s'en sont également pris au communiqué qualifié d’"irresponsable" de la Commission des affaires étrangères du Parlement iranien
qui a demandé le retrait des forces saoudiennes de Bahreïn et accusé Ryad de "jouer avec le feu" dans le Golfe.
Il ont demandé à l'Iran de "cesser ces politiques hostiles et respecter les règles de bon voisinage (..) dans le but de préserver la sécurité et la stabilité de cette région importante pour le monde entier".
En revanche, il est à constater que jamais ces monarchies ne s'expriment contre les ingérences plus que flagrantes provenant des Occidentaux.
Un député iranien voit dans les critiques de ces monarchies une dépendance à l'égard des USA
Un influent député iranien a vivement dénoncé lundi les monarchies arabes du Golfe qui ont accusé l'Iran d'"ingérence" dans la région, plutôt que d'émettre des commentaires "émotionnels" , sous la pression des Etats-Unis.
Ces pays "essayent de montrer l'Iran du doigt au lieu de prendre les mesures appropriées pour répondre aux demandes de leurs peuples", a affirmé M. Kazem Jalali, porte-parole de la commission parlementaire des Affaires étrangères cité par l'agence officielle IRNA.
Il a réitéré les critiques contre les gouvernement des pays arabes du Golfe dont "la dépendance à l'égard des Etats-Unis et la lâcheté envers le régime sioniste constituent une forme d'humiliation qu'ils imposent à leurs peuples".
M. Jalali a par ailleurs affirmé que l'Iran "n'interfère jamais dans les affaires intérieures de ses voisins".
S’agissant du communiqué de la Commission des affaires étrangères du Parlement iranien, Jalali
a expliqué que "le peuple iranien et ses députés ont été blessés par les massacres commis en Libye et à Bahrein, et par conséquent, ils ne pourront pas rester des spectacles face à ces crimes".
Par ailleurs, le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé, dimanche, avant la réunion des pays du Golfe, que les tensions actuelles entre l'Iran et les pays du CCG étaient le fruit d'un "complot occidental et sioniste" et a "demandé aux peuples de la région de faire de l'unité du monde islamique une priorité".
"Nous conseillons aux gouvernements de la région d'entendre les revendications de leurs peuples pour empêcher ces complots", a-t-il ajouté.