23-11-2024 04:16 AM Jerusalem Timing

Kaboul reconnaît la pratique de la torture dans ses prisons

Kaboul reconnaît la pratique de la torture dans ses prisons

La proportion atteignait même 76% des cas chez les 105 mineurs interrogés, dont 80 avaient affirmé avoir été torturés, selon ce rapport Onusien.


  
Une commission d'enquête nommée par le président Hamid Karzaï a reconnu que le recours à la torture était répandu dans les prisons afghanes, comme l'affirmait en janvier un rapport de l'ONU, a annoncé dimanche la présidence par communiqué.

"D'après le rapport de la commission d'enquête, la moitié des prisonniers
interrogés se sont plaints de mauvais traitements, de harcèlement et même de
torture durant leur détention", peut-on lire dans ce texte, qui qualifie de
"problématique" l'accès des prisonniers à leur avocat.

Aucune conclusion, recommandation, ou engagement ne figure dans le
communiqué de la présidence.

Un rapport alarmant de l'ONU sur le sujet - 326 prisonniers sur 635
interrogés partout dans le pays indiquaient avoir été victimes d'abus - en
janvier a poussé Hamid Karzaï à nommer cette commission d'enquête.

La proportion atteignait même 76% des cas chez les 105 mineurs interrogés,
dont 80 avaient affirmé avoir été torturés, selon ce rapport Onusien.

Quatorze types de tortures y étaient décrits, dont la suspension prolongée,
les coups donnés à l'aide de câbles, tuyaux ou autres, les violences sur les
parties génitales, les menaces d'exécution ou de viol, les chocs électriques,
ou encore le maintien d'individus dans des positions de stress.

 Quelque 81 individus emprisonnés à Kandahar (sud) ont même disparus entre
septembre 2011 et octobre 2012, selon l'ONU.

"Ces découvertes nous inquiètent sérieusement", avait souligné Jan Kubis,
le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, appelant le gouvernement à "en
faire plus pour empêcher la torture".

 Aimal Faizi, le porte-parole du président Karzaï, avait réagi à chaud en
s'interrogeant sur "les motivations de ce rapport" et "la manière dont il a été
conduit".

Le gouvernement "n'est pas impliqué dans des crimes contre les détenus",
avait-il souligné. "La torture et les abus de prisonniers ne sont certainement
pas notre politique", avait-il poursuivi, ajoutant que la Croix rouge, qui a
"un accès complet à nos centres de détention", "n'a jamais à ce jour révélé de
cas de torture".