Attentat inédit contre une rencontre du CNS et de l’ASL des chefs de milices abattus le Washington Post parle d’une milice de l’Iran les Tchétchènes se manifestent: un enfant veut la peau des Chiites...
Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé lundi que la Syrie ne renoncera pas à ses "principes" malgré les "pressions" et les "complots", a rapporté l'agence officielle Sana.
"La Syrie restera le cœur battant du monde arabe et ne renoncera pas à ses principes et à ses constantes même si elle est soumise à davantage de pressions, et même si elle est visée par les complots les plus divers", a affirmé le président qui s'exprimait devant une délégation jordanienne.
Ces brèves déclarations interviennent alors que le chef de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib a affirmé lundi n'avoir reçu "aucune réponse claire" du régime de M. Assad à sa proposition de dialogue sous conditions.
M. Khatib s'était dit prêt à entamer des discussions directes avec des représentants du régime n'ayant pas "de sang sur les mains", précisant que tout dialogue devait nécessairement porter sur le départ du président Assad.
Vendredi, Damas a affirmé être prêt au dialogue mais sans "conditions préalables".
L'offre de M. Khatib avait reçu l'aval des Etats-Unis et de la Ligue arabe mais surtout des deux alliés de la Syrie, la Russie et l'Iran, avec qui le chef de l'opposition a récemment eu des contacts inédits.
Salehi : l’opposition est une réalité
Toujours ce lundi, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a salué la voix "sage" au sein de l'opposition syrienne.
"Il existe désormais au sein de l'opposition (syrienne) une voix modérée, raisonnable, sage et qui veut une solution au problème syrien", a affirmé M. Salehi au quotidien syrien privé proche du pouvoir al-Watan, dans un entretien publié lundi.
Le ministre iranien a fait la différence entre "la véritable opposition et les mercenaires non-syriens qui portent les armes et qui sont venus de l'étranger pour servir des intérêts étrangers".
"Miser sur le renversement du gouvernement syrien s'est avéré erroné (...). Dans le même temps, l'opposition est une réalité que l'on ne peut ignorer", a souligné M. Salehi, qui avait rencontré pour la première fois M. Khatib début février.
Selon lui, "l'important est que (l'opposition) commence à regarder les choses d'une manière réaliste ».
"Les deux parties devraient s'asseoir ensemble pour trouver une solution syrienne", a poursuivi le ministre, pour qui l'offre de dialogue de M. Khatib était "un pas en avant".
Attentat inédit à la frontière turco-syrienne: 11 tués au moins
Et puis dans un attentat inédit à la frontière turco syrienne, au moins 11 personnes ont été tuées et une cinquantaine d'autres blessées lundi après-midi par l'explosion d'une voiture, apparemment piégée, dans un poste frontière entre la Turquie et la Syrie, selon un nouveau bilan communiqué de source officielle turque.
Selon une source de l'opposition, l'attentat visait une rencontre du Conseil national Syrien (CNS) avec la milice de l'Armée syrienne libre (ASL).
Cette explosion a été provoquée par un véhicule portant une plaque d'immatriculation syrienne, a affirmé à l'AFP un responsable du ministère turc des Affaires étrangères, évoquant la probabilité d'un attentat à la voiture piégée.
"Il y a 51% de chance pour que cette explosion soit une attaque terroriste", a indiqué ce responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Quatre Turcs et six Syriens ont été tués par la violente déflagration, selon son décompte provisoire. "Il y a près de 50 personnes blessées, donc le nombre de morts pourrait encore augmenter", a poursuivi la même source.
Selon les premiers témoignages, le véhicule à l'origine de l'explosion était stationné à une quarantaine de mètres du poste frontière turc de Cilvezoglu, dans le long no man's land qui le sépare du poste frontière syrien de Bab al-Hawa. Une quinzaine d'autres véhicules ont été détruits par la violence de la déflagration, selon les images diffusées par les chaînes de télévision turques.
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a écarté l'hypothèse d'un tir de mortier ou d'un obus pour expliquer l'explosion et évoqué l'hypothèse d'un kamikaze, sans plus de détail. "Il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion, l'enquête est toujours en cours", a-t-il déclaré à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
Cette explosion est l'incident le plus grave intervenu à la frontière entre la Syrie et la Turquie depuis la chute, au début du mois d'octobre dernier, d'un obus tiré par l'armée gouvernementale sur le village frontalier turc d'Akçakale, plus à l'est, qui s'était soldé par la mort de cinq civils turcs.
La milice des Tchétchènes
Sur le terrain, une nouvelle milice d’insurgés étrangers d’Al-Qaïda a fait son apparition en Syrie, et plus précisément dans le nord d’Alep. Après celle des Tunisiens et des Marocains, celle des Tchétchènes œuvrant dans le cadre du front al-Nosra s’est fait remarquer.
Selon Arabs-Press, cette milice compte une cinquantaine de jeunes tchétchènes dont la plupart jouissent de capacités militaires importantes, sachant qu’ils avaient combattu contre les forces russes en Tchétchénie. Ils disposaient du soutien de la Turquie dans leurs combats contre les Russes et semblent être entrés en Syrie grâce à un feu vert turco-britannique. Selon le quotidien britannique The Guardian, un groupe d’entre eux sont venus par avion à l’aéroport d’Istanbul, en provenance de celui de Heathrow.
A Alep, ils ont participé à l’assaut mené contre l’hôpital d’Alep et contre la brigade de la défense aérienne à Handarate.
Une milice de L'Iran et du Hezbollah ?
Pour sa part, le quotidien américain Washington Post a écrit dans son dernier numéro que « l'Iran et son allié le Hezbollah, soutiennent en Syrie un réseau de milices destiné notamment à protéger leurs intérêts en cas de chute du président Bachar al-Assad ». Citant de soi-disant sources américaines et régionales anonymes, il estime que l'objectif de l'Iran est de pouvoir compter sur des agents fiables en Syrie au cas où des divisions ethniques ou religieuses contribuaient à l'éclatement du pays.
Selon un responsable de l'administration Obama cité par le Post, l'Iran affirmerait soutenir quelque 50.000 miliciens en Syrie.
Le Post a également évoqué plusieurs scénarios possibles, en cas de chute d'Assad, celui que « ses proches et ses alliés pourraient chercher à établir une enclave côtière liée étroitement à Téhéran ».
Des chefs de milices tués partout
La situation militaire sur le terrain rend compte de la mort de nombreux chefs de milices ces derniers jours.
Ce lundi, le comité de coordination de la révolution syrienne dans le gouvernorat de Homs a annoncé la mort un chef de milice du célèbre quartier de Baba Amr, qui s’appelle Hammoud Khaled Zogheib, et connu sous le pseudonyme La Baleine.
Selon Arab-Press, La Baleine avait été l’un des premiers à porter les armes et était comme l’un des princes de Baba Amr. Après la sécurisation du quartier par les forces gouvernementales, il a rejoint les rangs de la milice Brigades Ab-Bara Ibn Malek.
Le site assure qu’a la lumière du texte de condoléance rédigé par le comité, il semble que Zogheib ait été tué dans le cadre des conflits intestins qui sévissent dans les rangs des insurgés, et non par les forces régulières.
"L’ange de la mort" succombe
Selon le site Syria Truth, lors d’une manifestation vendredi dernier dans le village Bannach à Idleb, comptant des centaines de participants qui scandaient des slogans contre le gouvernement syrien, un enfant d’une dizaine d’année portant un poignard.
Porté sur les épaules, il chantait un chant dans lequel il fait l’éloge d’Oussam Ben Laden, salue l’attentat du 11 septembre, et menace les Chiites et les Alaouites de les égorger.