23-11-2024 10:49 AM Jerusalem Timing

Béchara Raï ouvre une nouvelle page avec la Syrie

Béchara Raï ouvre une nouvelle page avec la Syrie

Au Liban, la visite de Mgr Raï a suscité des réactions mitigées.

Le patriarche maronite Béchara Raï en SyrieEn décidant de se rendre à Damas, le patriarche maronite Béchara Raï confirme les nouvelles orientations de l’Eglise qu’il avait déjà exprimées à plusieurs reprises depuis son élection, en mars 2011.

Cette visite, la première d’un patriarche maronite en Syrie, selon l’historien de l’Eglise, le père Antoine Daou, revêt une importance exceptionnelle.

Elle tourne la page de trente ans de contentieux entre les chrétiens du Liban et le régime syrien, et exprime les craintes des chrétiens pour leur avenir, dans un Orient où les extrémismes semblent avoir remplacés les «dictatures civiles».

Mgr Raï s’est rendu à Damas pour assister à l'intronisation du Patriarche grec-orthodoxe, Jean X Yazigi, avec l'encouragement du Vatican, selon diverses sources ecclésiastiques et médiatiques.

Le Saint-Siège aurait conseillé aux chefs des Eglises maronite et grecque-catholique de participer à la cérémonie de Damas, en signe de solidarité avec les chrétiens de Syrie, victimes d’agressions, d’exactions et d’exode surtout dans les régions contrôlées par les rebelles.

Le président Michel Sleiman a affirmé soutenir la visite de Mgr Raï. «Le patriarche maronite est le gardien des droits des chrétiens en Orient et je soutiens sa visite en Syrie, il sait ce qu’il fait», a déclaré samedi M. Sleiman.

La cérémonie d’intronisation, organisée à l'église de la Croix sacrée, au coeur de Damas, était entourée de mesures exceptionnelles.

Un représentant du président Bachar al-Assad, le ministre Mansour Azzam, les ministres des Déplacés, Joseph Soueid, de l'Information, Mahmoud el-Zohbi, celui des Wakfs, Abdel Sattar el-Sayyed, des dignitaires religieux musulmans, étaient présents, aux côtés de nombreux diplomates, dont le nonce apostolique et l'ambassadeur d'Iran à Damas.

Dans son discours lors de la cérémonie, le patriarche Jean X a déclaré que «la Syrie trouvera la voie du salut par le dialogue et retrouvera son visage d'antan».

«Dieu n'accepte pas que se brise la vie que nous partageons avec les non-chrétiens pour des causes politiques et parce que chez nous comme chez eux il y a des gens qui adhèrent à des tendances fondamentalistes n'ayant rien à voir avec la religion».

Le patriarche maronite Béchara Raï en SyrieLe chef de l'Eglise maronite a de son côté déclaré qu’«aucune réforme ou démocratie ne mérite une goutte de sang versé par un innocent».

Au Liban, la visite de Mgr Raï a suscité des réactions mitigées. Si de nombreux chrétiens l’ont approuvé, vu qu’ils estiment que leur sort est désormais lié à celui de leurs coreligionnaires en Syrie, des voix proches du 14-Mars se sont élevées pour critiquer la décision du prélat.

C’est le cas du secrétaire général du 14-Mars Farès Souhaid. Saleh Machnouk, fils du député du Courant du futur, Nouhad Machnouk, a quant à lui qualifié de «messe satanique» l'office religieux célébré par Mgr Raï à Damas. Ses propos ont provoqué une campagne de protestation sur Facebook et sur les réseaux sociaux.

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