23-11-2024 10:53 AM Jerusalem Timing

Liban: Le report des élections de plus en plus probable

Liban: Le report des élections de plus en plus probable

"Les chances de l’ajournement du scrutin dépassent les 50%".

Le président Michel SouleimaneLes informations sur un éventuel report des élections législatives occupent une part de plus en plus grande dans les discussions qui se déroulent dans les sphères officielles.

Le président de la République n’hésite plus à dire devant son proche entourage que les chances de l’ajournement du scrutin dépassent les 50%.

Le Premier ministre, qui entend des ambassadeurs étrangers des déclarations sur la nécessité d’organiser les législatives à la date prévue, ne voit pas que la question est aussi simple à la lumière des données actuelles.

Le ministre de l’Intérieur a franchement affirmé à plus d’une reprise devant les médias que le report est une possibilité sérieuse, même si dans ses salons privés il va plus loin.

Que se passerait-il si les élections sont reportées? C’est la question que se pose le président du Parlement Nabih Berry dans ses rencontres privées.

Si la sous-commission électorale ne parvient pas à s’entendre sur une loi consensuelle, le Parlement sera convoqué pour voter le projet de loi orthodoxe qui obtiendrait la majorité.

Mais le président de la République devrait renvoyer le projet, ce qui signifie que le pays entrera dans un bras de fer qui aboutira, forcément, au report.

A ce stade, il y a deux possibilités: Le Parlement décide de proroger son mandat pour un an afin de tenter d’élaborer une nouvelle loi. Ce scénario arrange ceux qui parient sur des changements en Syrie et ouvre la voie à la prorogation du mandat présidentiel et du gouvernement, comme le souhaitent certains.

Deuxième possibilité: un vide au niveau du Parlement, dont les prérogatives seraient transférées au gouvernement.

Seule une conférence internationale permettrait de sortir de ce vide. On assistera alors à la naissance de la troisième République, exactement comme cela s’est produit en 1990 à Taëf.

La réussite d’une telle conférence nécessite cependant un climat régional propice et le succès des négociations entre les Etats-Unis et l’Iran. Or ce pari n’est pas sûr jusqu’à présent.

Ainsi, la crise du projet de loi électorale est beaucoup plus importante que les capacités des Libanais, ce qui pousse le Courant du futur à miser sur l’échec des démarches en cours actuellement et, par conséquent, l’obligation pour tous de revenir à la loi de 1960, même si cela constituera un choc pour l’électorat chrétien qui se vengera, alors, dans les urnes.

Toutefois, ces dernières heures, des milieux officiels ont laissé entendre que la meilleure solution est de reporter les élections jusqu’au mois de septembre, le délai supplémentaire de trois mois devant suffire à élaborer une loi consensuelle… tout en espérant que ce report n’en cache pas un autre.

Al Joumhouria + Mediarama