Même le poête syrien Aboul-Alaa mort depuis dix siècles est décapité alors que 15 miliciens libyens ont été tués ces 48 heures. Et un opposant est fouetté pour avoir refusé le califat et al-Qaïda.
Plusieurs sites religieux et historiques ont été victimes d’attaques menées généralement par les milices takfiries lesquelles, imposent leur diktat juridfique dans les régions qu'elles contrôlent, selon les préceptes de l'école wahhabite .
Lundi, c'est le mausolée de Soukayna, la fille de l’Imam Hussein (s), situé dans la localité de Darayya au sud-est de Damas qui a fait partie des cibles covoitées par les miliciens takfiris.
Son portail a été détruit lundi d’un obus de mortier, ainsi que ses deux muezzines et sa coupole qui ont été endommagées. Selon le site Syria Truth, il aurait du être entièrement détruits , si les membres de génie de l’armée régulière n’étaient intervenus au bon moment pour désamorcer les deux charges explosives déposées dans deux de ses piliers principaux et d’autres engins placés sur le chemin menant au mausolée.
Ce mardi, les miliciens se sont retranchés dans l’enceinte du mausolée alors que les accrochages battent leur plein dans son entourage qui est sous le contrôle des forces gouvernementales. Mais selon les dernières informations, les militaires sont parvenus à le libérer et le sécuriser.
Seule parmi toutes les écoles islamiques, le Wahhabisme qui pratique une lecture rigoriste de l'Islam interdit la construction de mausolée au dessus des tombes des dévots et le taxe d'association et d'entrave à l'Unicité de Dieu.
Et l’église Mar Maroune
Lundi, un autre lieu religieux a fait les frais d’une attaque aveugle de la part des miliciens : l’église qui était en cours de construction à proximité de la tombe de Mar Maroune, le fondateur de l’école maronite dans la chrétienté. Situé dans le village Bared, à 40 Km au nord d’Alep, elle a été profanée dans une attaque conjointe des miliciens du Front al-Nosra, des Libres du Levant et des Avant-gardistes islamistes (affiliés aux Frères Musulmans),.
Selon la télévision du patriarcat maronite au Liban, Télé Lumières, citant le prêtre de l’église en question, les miliciens ont brisé toutes ses fenêtres, dérobé ses ustensiles et profané son sanctuaire. Les Insurgés voulaient se venger de la visite du patriarche maronite libanais Mgr Bchara Rai, dimanche, à Damas pour participer à l’intronisation du patriatche des Grecs Orthodoxes.
Et Aboul-Alaa aussi
De plus, les miliciens se vengent de l’histoire aussi. Lundi, ils se sont attaqué à la mémoire d’un célèbre poète syrien aveugle ayant vécu depuis dix siècles et connu pour ses propos anti islam. Selon plusieurs sites, la statue d’Abou-l-Ala Al-Maarri, originaire de la localité Maarat-Noemane, dans le gouvernorat d’Idleb a été retrouvée décapitée.
La raison de cette décapitation à retardement est selon Syria truth qu’il a dit depuis dix siècles que ses vers étaient plus beaux que les versets coraniques. Il disait souvent reprocher à Dieu le fait d’avoir été atteint de la variole et perdu sa vue.
Mais selon le site Syria Politics, les miliciens le qualifiaient de l’ancêtre des Assad.
Et le président défunt aussi
La statue de l’ancien président syrien, Hafez al-Assad a elle aussi été victime de l’assaut des miliciens. Un an après avoir été brulée à Deraa, une autre statue a eu le même sort dans la région de Rakka-Tabaka
Un syrien convoqué et fouetté pour avoir refusé le califat
Dans la ville d’Alep, dont certains quartiers sont occupés par la milice du Front al-Nosra d’Al-Qaïda, un opposant syrien a été convoqué par l’Instance de la Charia qui fait figure de tribunal pour les insurgés, pour avoir écrit sur son compte Facebook qu’il refuse le califat islamique et « pour collaboration avec le régime ».Il avait également déchiré la bannière du front al-Nosra.
Avant de se rendre, Wael Ibrahim qui a été actif dans l’organisation des manifestations de contestation au régime dans les quartiers Boustane el-Kasser et Kallaseh a diffusé une copie de la convocation datant du dimanche 10 février. Selon le site Arabs-Press, il a été relâché quelques heures plus tard, après avoir subi la peine à laquelle il a été condamné, celle d’être fouetté.
Tribunaux wahhabites
Selon le site Arabs-Press, les tribunaux mis en service par les insurgés s’inspirent de l’école wahhabite dans leur application de la charia, pour les délits et les châtiments. L’une des peines empruntées à la juridiction wahhabite saoudienne et qui vient d’être décrétée est celle d’alléger les peines, lorsque les détenus apprennent des parties du Saint Coran.
Un hôpital transformé en Quarteir-Général et Tribunal
Syria Truth révélé pour sa part que le front al-Nosra d’Al-Qaïda s’est emparé de l’hôpital d’Alep dans le quartier Kadi-Askar ( ---) et a transformé son département d’ophtalmologie formé de six étages en un tribunal de la charia , affilié d’un camp de détention et de cour d’exécution. Sachant que son département de pédiatrie situé a été transformé en l’état-major de la milice et en une caserne abritant plus d’un millier de miliciens.
« La révolution » dévore ses fils
Par ailleurs, dans le cadre des conflits intestins qui ravagent les milices, un chef de milice de l’ASL, Youssef Afash, originaire d’Andane dans le gouvernorat d’Idleb, a été retrouvé mort dans la localité d’Atamah, à la frontière avec la Turquie, ainsi que cinq de ses hommes.
Afash et son frère sont connus pour avoir commandité les opérations de kidnappings d’Aleppins aisés, en échange de rançon, et les opérations de pillages des usines aleppines et d’avoir liquidé des civils syriens pour la simple raison qu’ils soutenaient le régime.
Selon Arabs-Press, Afash était en train de transporter des armements et des munitions sous couvert « des assistances au peuple syrien », lorsqu'il est tombé dans une embuscade tendue par le front al-Nosra qui est parvenu à s’emparer de la cargaison et l’a liquidé ainsi que ses hommes.
Un habitant d’Andane, M. Cheikh, a révélé pour le site que c’est le commandant du Conseil militaire le général en défection Moustafa Cheikh qui l’a mouchardé, parce qu’il a refusé de lui donner la somme d’un demi-million de livres syriennes, en échange de sa cargaison.
Toujours selon cet habitant, Afash détenait une milice de 500 miliciens formés de militaire en défection et d’anciens détenus. C’est lui qui a fondé la première milice de l’ASL, baptisée Brigades des Libres de la Syrie dans la région d’Andane.
13 miliciens ASL abattus par des tirs amis
Et dans la région de Zmelka dans la province de Damas, ce sont 13 miliciens de l’ASL qui ont été tues par des tirs amis. Des sources de l’opposition armée ont prétendu que les deux groupuscules se sont tirés par mégarde ou en raison de la mauvaise coordination entre eux. Un observateur assure pour sa part que les chefs de milices sont responsables de bavure » pareille, sachant qu’ils exacerbent les rivalités intestines en s’employant pour s’attribuer les réalisations militaires.
15 Libyens tués
Depuis dimanche dernier, ce sont une quinzaine de miliciens libyens qui ont été tués dans les combats en Syrie. Cette information a été confirmée par les pages des wahhabites libyens sur les sites sociaux. Parmi ceux qui ont été identifiés figurent Ackhour Bou-khoutwa, Moataz Moustafa Bouine, Abou Said (qui avait combattu en Afghanistan et au Yémen), Abdel-Ilah Aba-Zeid, blessé mortellement à Deraa mais qui a succombé en Jordanie.
Terrain
Les combats se sont renouvelés dans l’entourage de l’aéroport militaire Meng, situé dans la province du gouvernorat d’Alep, entre l’armée régulière et les miliciens.
Par aulleirs, Syria Truth a insiqué que les miliciens en s'emparant de l'aéroport al-Jarrah, contrôlent désormais l’ensemble des aéroports militaires situés dans le nord du gouvernorat d’Alep. Pour leur part, les autorités syriennes ont minimisé la prise de l'aéroport al-Jarrah, assurant que ce n'était qu'un aérodrome d'entrainement.
A Hama, 7 miliciens ont péri dans des accrochages sur l’autoroute Hama-Salmiyyé, alors qu’une voiture piégée a explosé à proximité d’un barrage des forces gouvernementales, faisant des tués et des blessés.
A Deraa, les accrochages battent leur plein dans la localité Basar-Harir.
A Homs, plusieurs repaires des insurgés armés ont fait l’objet d’un pilonnage de l’artillerie de l’armée syrienne et de nombreux miliciens ont été tués et blessés.
A Hassaké, les combats entre l’armée et les miliciens dans la localité Chdadi se sont soldés par une avancée de ces derniers, rapporte Syrian Documents.
Version AFP-OSDH
Les rebelles syriens prennent un aéroport militaire dans le nord (ONG)
Les rebelles syriens combattant dans la province d'Alep (nord) ont pris mardi le contrôle d'un aéroport militaire, s'emparant de munitions après avoir tué, blessé ou capturé une quarantaine de soldats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Le reste des troupes s'est retiré de l'aéroport, abandonnant plusieurs avions de combat et de grandes quantités de munitions", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, estimant que cette prise montrait que l'armée ne pouvait "pas contrôler toute la Syrie".
La prise de l'aéroport militaire d'Al-Jarrah intervient au lendemain de celle de la ville voisine de Tabqa, située dans la province de Raqa, a indiqué le chef de l'OSDH.
"Les rebelles effectuent des avancées très rapides dans cette zone", a souligné M. Abdel Rahmane.
"Si l'armée contrôle complètement des zones de la province de Damas, la capitale et la province centrale de Hama, elle subit en revanche d'importantes pertes dans les provinces de Homs (centre), Deir Ezzor dans l'est, ainsi qu'Alep et Raqa dans le nord", selon lui.
"Il y a des combats dans tout le pays, et il est impossible pour l'armée de contrôler tous les points chauds", a-t-il ajouté.
Joint par l'AFP, le chef du conseil militaire rebelle dans la province d'Alep, le colonel Abdel Jabbar al Oqaidi, a affirmé que cette avancée majeure dans Alep a été rendue possible grâce à une large coordination des groupes combattant dans la région".
"Nous avons pris le contrôle total de l'aéroport d'Al-Jarrah, de la brigade 80 chargée de la protection de cet aéroport et de plusieurs barrages sur la route reliant cet aéroport à la ville d'Alep".
"Ces victoires rendent difficiles le mouvement des troupes gouvernementales", a ajouté cet officier rebelle.
Des militants à Alep ont indiqué à l'AFP que les combattants rebelles dans le Nord ont concentré leurs efforts ces dernières semaines sur la prise d'aéroports et de bases militaires.
"Ils sont importants car ils sont une source constante de munitions et autres biens, et parce que leur capture empêche l'utilisation des avions de combats pour nous bombarder", a indiqué Abou Hicham, militant basé à Alep, à l'AFP via internet.