24-11-2024 06:35 PM Jerusalem Timing

Les dessous de l’attentat à la frontière syro-turque ..par la presse turque

Les dessous de l’attentat à la frontière syro-turque ..par la presse turque

Parmi les thèses avancées celle d’un attentat qui visait probablement une délégation syrienne qui s’était réunie avec des responsables turcs et qui était passée par le passage frontalier en question il y a dix minutes.

Suite à l’explosion meurtrière survenue lundi au poste-frontière turco-syrien de Cilvegözü (sud-est), Gylfi Guza,  situé dans le long no man's land qui le sépare du poste-frontière syrien de Bab al-Hawa, la presse turque évoque une série de thèse et de cibles sur cet acte terroriste qui a provoqué la mort de 11 Syriens et 3 Turcs.

Certes, le chef du gouvernement turc, Reyyep Erdogan a insisté que son pays prendra sans hésitations les mesures nécessaires lorsque « cet attentat serait entièrement élucidé », sachant que les autorités turques s'étaient gardées de privilégier la thèse d'un attentat.

Mais dans la nuit de lundi à mardi, le ministre de la Justice Sadullah Ergin qui s'est rendu sur les lieux accompagnés de ses collègues de l'Intérieur et des Douanes, a évoqué un acte terroriste visant des civils.

Relatant les faits,  le quotidien turc Hurryiet écrit  « la voiture est venue du côté syrien soit de la région qui est contrôlée par l'opposition syrienne  armée. Avant qu’elle n'atteigne le point de contrôle des douanes turques, elle s’est garée dans le parking qui se situait juste avant ; trois personnes sont sorties de la voiture. Deux  d'entre eux sont retournés en Syrie, tandis que le troisième est retourné à la voiture pour inspecter quelque chose puis, rapidement il s’est dirigé vers le territoire turc. On pense même qu’il se trouvait à l’intérieur des terres turques. Après 15 à 20 minutes, l'explosion a eu lieu.  On pense qu’elle a été déclenchée à l’aide d’une minuterie.  Les caméras de surveillance n’ont pas pu préciser ce que faisait les trois personnes dans la voiture ».

Pour ce qui est des cibles visées à travers cet acte terroriste, le quotidien avance la thèse d’ « un  attentat qui visait probablement une délégation syrienne qui avait rencontré des  responsables turcs et qui était passée par le passage frontalier en question il y a dix minutes».

Et de préciser que « parmi les membres de cette délégation figurait le  président de la «Coalition nationale des forces révolutionnaires et de l'opposition syrienne» Ahmed Maaz Khatib mais aussi  Louay Safi et d'autres personnalités de l’opposition syrienne ».

Cela dit, Hurriyet propose une autre cible potentielle : une réunion qui devait se tenir au lieu de l’explosion entre  des  militaires  turcs et des militaires  de l'Armée syrienne libre.

Toutefois, le journal Watan précise que « l'arrivée tardive des militaires de l'Armée syrienne libre, puis l'explosion qui a eu lieu, ont  annulé la tenue de ladite réunion. Watan  estime même que « la cible était, uniquement, un groupe de chefs de l'armée syrienne  libre ».

Pour sa part, le quotidien Radikal estime que «le but de l'incident est de paralyser le passage frontalier qui sert de corridor indispensable pour fournir à l'opposition syrienne tout le matériel militaire et logistique dont elle a besoin ».

De son côté, le journal Zaman rapporte qu’un «  grand nombre de voitures turques sont  louées dans les provinces de Mersin, Gaziantep et Adana par des personnes qui portent de fausses cartes d'identité. Ces dernières entrent en Syrie  et placent des plaques syriennes à la place des plaques turques puis quand elles retournent en Turquie elles remettent les plaques turques ».

Le journal a ajouté que « deux voitures, l’une rouge et l'autre grise sont  entrées en territoire syrien et ont explosé toutes les deux ou peut-être l’une d’entre elles a seulement explosé ».

Citant des sources de l'opposition syrienne, Zaman  rapporte que « parmi les membres de la délégation de l'opposition qui devait traverser la frontière figuraient  Abdel Baset Seda ,George Sabra ,Farouk Tayfur et Ahmed Ramadan ».

Toujours selon le journal, citant l’expert en politique étrangère et dans les affaires sécuritaires, Hassan Selim  Ozartem,  «  la possibilité que le PKK soit derrière cet attentat est fort probable », et ce à cause de son souhait d’éliminer Abdel Baset Seda , un pro-Turc qui a causé beaucoup de tort au PKK. Dans ce contexte, le quotidien Zaman rappelle que « l'attentat ressemble à celui de la voiture piégée qui a eu lieu à Gaziantep il y a un mois » .

Un autre expert estime que «  certaines personnes veulent déstabiliser la frontière pour entraîner la Turquie dans  la crise syrienne ».

Le quotidien asSafir rapporte que selon d’autres analystes turcs « il existe un lien entre l'explosion et les tentatives syrienne et russe pour faire pression sur la Turquie ».

 Or, pour le chroniqueur du quotidien turc Radikal ,Fahim Tash Tekin, « l’attentat pourrait être lié avec le fait que la Turquie est devenue une usine d'armes au service de l'opposition syrienne et aussi avec le contrôle par l'opposition  du passage frontalier bab alHawa,  situé entre la Turquie et la Syrie ».

Le quotidien Radikal ne précise pas si  le véhicule qui a explosé Lundi au post-frontalier Gylfi Guza , venait de la Syrie ou non, mais il indique que « l’explosion a eu lieu  à quarante mètres seulement de la frontière turque ».

Enfin, le quotidien Barakone, anti-gouvernemental, écrit que « la Turquie s'est transformée en une usine d’armes et de munitions  au service  de l’opposition syrienne armée en Syrie afin de viser  les troupes régulières et les groupes pro-Assad ».