Nous allons voir de graves conséquences de cette visite à Damas.
Alors que l’opposition syrienne était en train d’évaluer les conséquences de la visite à Damas du patriarche maronite Béchara Raï, la rencontre entre le nouveau patriarche grec-orthodoxe, Jean X Yazigi, et le président Bachar al-Assad lui a asséné un coup terrible.
Les craintes des chrétiens d’être pris pour cible dans leurs régions en Syrie par des extrémistes se sont intensifiées, surtout depuis que les agressions contre leurs biens et leurs lieux de culte –la dernière étant la vandalisation de l’église de Saint Maron à Brad, au Nord d’Alep- se sont amplifiées avec le début de ladite révolution armée.
Ces inquiétudes ont été renforcées par les mises en garde lancées par certains dirigeants de l’opposition syrienne.
Ainsi, Samir Nachar, membre du secrétariat général du Conseil national syrien, a déclaré qu’«en choisissant le mauvais camp, Raï porte atteinte aux chrétiens et à la convivialité au Liban et en Syrie.»
«Il aurait dû prendre en compte les sensibilités libanaises et aurait dû faire preuve de plus de prévoyance et de sagesse, car nous allons voir de graves conséquences à sa visite à Damas», a-t-il ajouté.
M. Nachar a déclaré qu’il existe des discussions avec le Front al-Nosra. «Nous l’avons averti qu’il n’y a pas moyen d’édifier un Etat islamique en Syrie, où l’Etat doit être civil», a-t-il dit.
Pour sa part, l’ancien vice-président du Parlement libanais, Elie Ferzli, a fait assumer «à ceux qui menacent les chrétiens de graves conséquences, la responsabilité de tout tort qui leur est causés». «Ce sont des propos infantiles», a-t-il dit avant d’ajouter:
«Le patriarche n’a pas honte et n’a jamais eu honte de dire tout haut qu’il est opposé à l’extrémisme. Il a déclaré plus d’une fois qu’il préférait préserver une situation qu’il connait plutôt que de se précipiter dans l’inconnu. Tout le monde doit savoir que les chrétiens n’accepteront pas l’extrémisme».
Selon lui, la visite de Raï à Damas vise à souligner l’unité interchrétienne et à exprimer l’intérêt qu’il porte à sa paroisse. Il a qualifié de «naturelle» la rencontre entre le patriarche Yazigi et Bachar el-Assad, qui «est le président et le symbole du pays».
Elnashra+ Mediarama