28-11-2024 03:48 AM Jerusalem Timing

Le détenu australien travaillait pour une société en Iran créée par le Mossad

Le détenu australien travaillait pour une société en Iran créée par le Mossad

Celui que les médias ont baptisé "Monsieur X" , soit le détenu australien défraie la chronique depuis mardi et a déclenché une polémique médiatique et politique concernant les circonstances de "son suicide" en Israël.

Le journaliste Jason Castukiss a révélé dans une interview avec le quotidien britannique "The Guardian" que le détenu australien  qui s'est suicidé en 2010 dans la prison d’Ayalon en « Israël », après avoir passé une période dans une cellule isolée, travaillait en fait dans une société spécialisée dans la vente  d'appareils électroniques en Iran créée par le  Mossad.

Selon le journaliste, citant une source sécuritaire israélienne, qu’il a contacté en en 2009, «  trois personnes ayant la double nationalité, australienne et  israélienne, travaillaient en tant qu’agent pour le Mossad.  Ce dernier a recruté  ces agents pour travailler en Europe pour son compte, ajoutant que parmi eux figure le détenu en question, Ben Zygier qui aurait été arrêté ensuite par ses employeurs ».

D'après la chaîne de télévision australienne ABC, il s'agirait d'un juif australien de 34 ans, recruté par le Mossad, celui-là même qui a été retrouvé pendu dans une cellule de la prison Ayalon, près de Ramleh, au sud de Tel-Aviv, en décembre 2010.

Or, Castukiss a affirmé avoir contacté Zygier avant que ce dernier soit envoyé en prison ajoutant que Zygier a d’abord nié son lien avec le Mossad. Toutefois, il a gardé la porte ouverte à la poursuite d’un entretien sur le sujet.

Le journaliste poursuit et raconte  que « ses doutes se sont renforcés suite à l’assassinat  du haut-cadre de Hamas Mahmoud  Mabhouh aux Emirats-arabes unis surtout que  des passeports australiens ont été utilisés lors de l’opération ».

Il rappelle que « Zygier utilisait son vrai passeport australien lors de ses visites en Iran et en Syrie alors qu’il était en mission pour le Mossad ».

Pour sa part, le quotidien israélien  le Yediot Ahronot, citant les commentaires du  correspondant de la télévision australienne ABC,  a rapporté que  « l’avocat de Zygier, un israélien connu sous le nom d’Avigdor Feldman,  avait rencontré le détenu australien 24h avant son présumé suicide, et il a déclaré que  Zygier ne montrait aucune intention ou signe qu’il voulait se suicider ».

Rappelons qu’en en juin 2010, le site d'information israélien Ynet avait indiqué qu'un certain "Monsieur X" était emprisonné dans le plus grand secret. Mais cette information avait été subitement retirée moins d'une heure après sa publication.


La version israélienne : l’australien travaillant pour le Mossad a été détenu pour des raisons de sécurité

Dans ce contexte, l’entité sioniste s’est vu forcée de rompre le silence et a confirmé mercredi soir avoir emprisonné, pour des raisons sécuritaires, un mystérieux étranger qui s'est suicidé en détention.  

"Le service pénitentiaire d'Israël (IPS) a détenu un prisonnier qui était un ressortissant israélien mais qui possédait aussi la nationalité étrangère", a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué, sans révéler ni son identité ni les charges pesant contre le détenu.
 "Pour des raisons de sécurité, l'homme a été incarcéré sous une fausse identité même si sa famille a été immédiatement informée de son arrestation", a ajouté le ministère de la Justice.

Le communiqué a précisé que le mystérieux prisonnier avait été retrouvé mort dans sa cellule il y a deux ans et qu'une enquête judiciaire avait conclu qu'il s'était suicidé.

 "Après une longue enquête, il est apparu il y a six semaines qu'il s'agissait d'un suicide", selon le texte, soulignant que l'homme avait été emprisonné en vertu d'un mandat délivré par un tribunal.

Mardi, la censure israélienne avait interdit de relayer des informations sur cette affaire révélée par la télévision australienne.
  
Mais ce black-out imposé a été brisé par trois députés d'opposition qui, profitant de leur immunité parlementaire, ont interrogé au Parlement le ministre de la Justice, Yaakov Neeman, sur cette affaire.

Et les médias ont finalement été autorisés mercredi à faire état des informations d'ABC.

En général, pour contourner la censure notamment pour les affaires de renseignements, les opérations militaires ou les assassinats ciblés en dehors du pays, les médias israéliens utilisent les informations publiées à l'étranger. Mais dans ce cas, ce stratagème leur a été interdit jusqu'à mercredi.

Dans une lettre au procureur général adjoint, l'Association pour la défense des droits civiques en « Israël » (ACRI), excipant du "vif intérêt de l'opinion publique pour les raisons du décès du prisonnier", a demandé "si le détenu s'était bien suicidé et s'il y avait eu négligence dans sa surveillance".

Un député du parti de gauche Meretz, Nitzan Horowitz, a par ailleurs affirmé avoir tenté de vérifier le cas de "Monsieur X" en juin 2010 mais que les autorités judiciaires lui avaient répondu que tout était en ordre.


 
L’Australie ordonne une enquête

En Australie, le chef de la diplomatie, Bob Carr, a ordonné un examen de l'affaire. Il a affirmé qu'il n'hésiterait pas à demander des explications à l’entité sioniste "sur ce qui s'est passé" tout en précisant que ses services n'avaient pas été contactés par la famille de Ben Zygier et qu'il n'y avait eu "aucune demande d'assistance consulaire durant la période de sa détention présumée".