"ce sont entre cinquante et soixante avis de démolition qui ont été émis, dans certaines zones de la ville sainte, en deux jours, à peine par l’occupation israélienne"
Des dizaines d'habitants de la ville de Yafa, en Palestine occupée ont été blessés par des balles de caoutchouc et étouffés par des gaz lacrymogènes. De plus, un ambulancier a été blessé par une balle en caoutchouc-métal lors de ces affrontements, où des jeunes ont bloqué la rue principale menant au passage avec des pneus en caoutchouc en feu.
Ils ont jeté des pierres en direction des soldats, tandis que les forces israéliennes ont lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants et les résidents ainsi que des balles en caoutchouc.
Ces affrontements interviennent suite à de nouvelles mesures de destruction entreprises par les forces de l’occupation israélienne à l’encontre des Palestiniens.
Des sources palestiniennes, ont effet confirmé que « les autorités israéliennes ont renforcé ces derniers jours leur politique d’évacuation des habitants arabes ».
Selon une organisation de secours médical, des dizaines de citoyens et des jeunes ont été asphyxiés par l'inhalation de gaz lacrymogène, dont 4 femmes, et l’ambulancier Mootaz Idriss a été blessé à la cuisse par une balle en métal recouvert de caoutchouc.
L’organisation a ajouté, dans un communiqué de presse, que deux jeunes ont été blessés par des balles en caoutchouc à l'épaule lors des affrontements et 10 citoyens ont été blessés par des balles en caoutchouc aux membres inférieurs. Toutes ces blessures ont été soignées sur le terrain.
Dans un communiqué de presse, publié, jeudi 7 février, Muhannad Jannara, avocat palestinien de Jérusalem (Qods), a indiqué que «ce sont entre cinquante et soixante avis de démolition qui ont été émis, dans certaines zones de la ville sainte, en deux jours, à peine. Ces zones intéressent l’administration communale et le ministère de l’Intérieur».
Jabbara, qui est aussi expert en questions urbanistiques, tient à signaler que les ordres de démolition sont concentrés dans ou autour de la vieille ville : Silwan, le Mont des Oliviers, Beït Hanina, Beït Safafa et autres zones politiquement sensibles. Il a ajouté que «les démolitions ont été décidées pour répondre à des objectifs israéliens, parmi lesquels le soutien au tourisme religieux (juif) ou la construction de postes de police, comme celui situé près du mur d’al-Buraq, tout près de la mosquée d'al-Aqsa».
Jabbara a souligné que «ces démolitions ont été sporadiquement organisées depuis des années. Cependant, leur intensité est montée d’un cran depuis la reconnaissance par l’ONU de l’État palestinien».
Jabbara explique que la ville de Jérusalem (Qods) avance principalement, deux prétextes, pour justifier les démolitions : l’absence de permis de construire et la présence non autorisée de caravanes.
Par ailleurs, l'ONU s'est inquiétée du sort des détenus palestiniens qui observent une grève de la faim de longue durée.
Selon un communiqué, le coordinateur humanitaire de l'ONU James W. Rawley a rencontré à Ramallah (Cisjordanie) le ministre palestinien chargé du dossier des prisonniers, Issa Qaraqaë, et lui a fait part de « la préoccupation des Nations unies quant aux détenus palestiniens dans les prisons israéliennes ».
« Les deux hommes ont discuté de la situation des quatre détenus palestiniens actuellement en grève de la faim et, en particulier de l'état de santé critique de l'un d'eux, Samer Issaoui, qui jeûne depuis plus de 200 jours », a précisé le communiqué.
Les trois autres prisonniers sont Jaafar Ezeddine, Aymane Charawneh et Tariq Qadan. Les quatre Palestiniens protestent contre leur mise en détention administrative, c'est-à-dire sans charge ni procès.
Amnesty International a pour sa part appelé à une « action urgente » en faveur de Samer Issaoui (34 ans) « gravement malade, en grève depuis août 2012, dont la vie est en grave danger ». L'organisation a pressé les autorités israéliennes d'accorder un traitement médical approprié à Samer Issaoui ou à le libérer immédiatement.
Mardi, le président palestinien Mahmoud Abbas avait exhorté la communauté internationale à intervenir d'urgence en faveur des détenus palestiniens en grève de la faim.
Il avait averti que « la situation risque de devenir incontrôlable dans les Territoires palestiniens si la vie des grévistes de la faim n'est pas sauvée ».