Des escarmouches ont opposé ces salafistes aux habitants du quartier anNour qui les ont empêchés d’entrer au quartier.

Des salafistes djihadistes exploitent la crise politique et les troubles sécuritaires en Tunisie suite à l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd pour effectuer des patrouilles sans précédent sous le prétexte d’imposer l’ordre dans le pays.

Des dizaines de salafistes armés de bâtons participent à ces patrouilles, répartis en groupes qui se déplacent à pieds ou à bord de moto ou même de voitures hissant le drapeau d’alQaïda. 

L’organisation salafiste extrémiste « les partisans de la charia » qui appelle à l’application de la charia islamique en Tunisie a annoncé sur sa page officielle Facebook que l’objectif de ces patrouilles était de « protéger les propriétés et l’honneur des femmes ».

Les salafistes ont lancé des appels via les réseaux de socialisation aux partisans de mouvement salafiste pour protéger la sécurité dans le pays suite à l’assassinat de l’opposant Belaïd et à l’appel à la grève générale lancé le 8 février par l’union générale tunisienne du travail.

Les patrouilles se sont concentrées au centre Est du pays, au centre Ouest et dans six quartiers populaires de la capitale.

Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, les salafistes ont profité de ‘absence presque totale des forces de sécurité à Sidi Bouzid pour effectuer des patrouilles sécuritaires à bord de 25 voitures selon le correspondant de l’agence France presse. Des escarmouches ont opposé ces salafistes aux habitants du quartier anNour qui les ont empêchés d’entrer au quartier.

Dimanche dernier aussi, des jeunes à Qafsa (sud ouest du pays) se sont affrontés avec la police, protestant contre les patrouilles sécuritaires des salafistes dans la ville. Ces derniers ont en effet battu des jeunes accusés d’avoir consommé de l’alcool.

De même, à Sidi Bouzid les habitants ont exprimé leur désarroi face aux dizaines de motos et de voitures qui ont effectué des patrouilles nocturnes dans la ville.   Les habitants ont indiqué que des « voyous encagoulés » figuraient dans ces patrouilles !

Ceux-ci ont condamné la formation d’un service de sécurité parallèle aux services de l’Etat. 

Le chef d’Etat tunisien alMoncef elMarzouki  avait déclaré que le nombre des salafistes dans le pays est estimé à 10000 personnes, dont 3000 djihadistes. Le chef du groupe « les partisans de la charia » affirme que leur nombre est de 50000.