23-11-2024 01:21 AM Jerusalem Timing

Pakistan: Quetta en deuil après la mort de 81 musulmans chiites dans un attentat

Pakistan: Quetta en deuil après la mort de 81 musulmans chiites dans un attentat

Des Pakistanais ont menacé dimanche les autorités de tenir de grandes manifestations si elles n’arrêtaient pas rapidement les auteurs de l’attentat.

Pakistan: Quetta en deuil après la mort de 81 musulmans chiites dans un attentatDes pakistanais en colère ont menacé dimanche les autorités de tenir de grandes manifestations si elles n'arrêtaient pas rapidement les auteurs de l'attentat contre des musulmans chiites ayant fait au moins 81 morts la veille.

Une bombe cachée dans un camion-citerne actionnée à distance a explosé samedi en fin de journée près d'un édifice de deux étages qui s'est aussitôt effondré dans un bazar à Hazara Town, une ville située dans la banlieue de Quetta, la capitale du Baloutchistan (sud-ouest), selon les autorités locales.

L'attentat, qui a fait 81 morts et près de 180 blessés selon un dernier bilan de la police locale, est le deuxième plus meurtrier contre cette communauté dans l'histoire du Pakistan.

Pakistan/Malik Ishaq, chef des opérations de Lashkar-e-Jhangvi L’attentat a été revendiqué

Ces nouvelles violences interviennent un peu plus d'un mois après une série d'attentats anti-chiites ayant fait plus de 90 morts à Quetta revendiqués par le Lashkar-e-Jhangvi, un groupe fondé au milieu des années 90 qui multiplie les assauts contre les musulmans chiites.

Lashkar-e-Jhangvi (LeJ) a d'ailleurs revendiqué auprès de journalistes locaux l’attentat meurtrier de samedi.

Le chef des opérations de ce mouvement, Malik Ishaq , avait été relâché en juillet 2011 après 14 ans de prison.

Ultimatum

Azizullah Hazara, le président du Parti démocratique Hazara, une petite formation représentant l'ethnie hazara, a donné dimanche un ultimatum de 48 heures aux autorités pour lancer une opération ciblée contre les assaillants sans quoi il allait appeler à une forte mobilisation dans la rue.

Le Premier ministre pakistanais Raja Pervez Ashraf avait appelé les forces de l'ordre à arrêter et traduire en justice les auteurs de ces attaques, mais cette demande a été accueillie avec scepticisme par les habitants qui reprochent au gouvernement son incapacité, voire son manque de volonté, pour contrer le Lashkar-e-Jhangvi.

Sayed Qamar Haider Zaidi, un porte-parole de la communauté chiite, a aussi accusé le gouvernement de ne pas protéger adéquatement les chiites et annoncé trois jours de deuil.

Le drapeau pakistanais était en berne dimanche et de nombreux marchés fermés à Quetta où de nombreuses personnes trouvaient des lambeaux de chair et des parties de corps humain dans les gravats.