Ce sont 117 généraux qui ont été mis à la retraite par décret présidentiel.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis moins de deux ans, vient de mettre à la retraite plus de 100 généraux, poursuivant ainsi une délicate restructuration de l'ancienne force rebelle, a-t-on appris lundi de source officielle.
Ce sont 117 généraux qui ont ainsi été mis à la retraite par décret présidentiel. Trente-cinq généraux avaient fait l'objet de mesures semblables le mois dernier, de même que les six chefs d'état-major adjoints.
"Ils ont tous fait leur temps au service de l'armée donc ils sont mis à la retraite, mais sont toujours payés (...). On a besoin de sang neuf pour faire advenir un changement, parce que nous sommes enfin une nouvelle nation", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée, Kella Kueth.
Le Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis juillet 2011, s'emploie à présent à transformer ses forces de guérilla - grosses de 200.000 hommes - en armée régulière. L'armée a déjà intégré plusieurs anciennes factions rivales, dans le cadre d'un processus de paix absorbant une bonne part du budget national.
Plusieurs des généraux mis à la retraite détiennent aussi des postes au sein du gouvernement. Mais priver les chefs des armées à la fois de leur fonction et de leur salaire aurait constitué une manoeuvre dangereuse, alors que des forces rebelles restent actives et que le système de retraite n'a pas encore été mis en oeuvre.
"Il s'agit de nettoyer l'administration et de professionnaliser l'armée, mais c'est un processus délicat et qui doit être se faire lentement," a relevé l'universitaire Matthew LeRiche, expert de l'ancienne force rebelle soudanaise du sud.
En 2005, le Nord et le Sud du Soudan avaient signé un accord de paix mettant fin à des décennies de guerre civile, ouvrant la voie à la partition du pays six ans plus tard. Mais aujourd'hui encore, une série de différends continuent d'opposer Juba et Khartoum.
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