Réunion de la dernière chance des Commissions parlementaires
Les Commissions parlementaire conjointes ont entamé, ce lundi, leurs réunions consacrées à l’examen des projets de loi électorale, qui doivent se poursuivre pendant trois jours.
Qualifiée d’initiative de la dernière chance, ces réunions devraient déboucher, en l’absence d’accord sur une loi consensuelle, sur un vote en séance plénière, et c’est le projet orthodoxe qui devrait l’emporter.
Mais cela ne signifie pas pour autant que tous les obstacles sont surmontés, car le président de la République, Michel Sleiman, a annoncé son intention de ne pas signer cette loi et de la renvoyer au Conseil constitutionnel pour s’assurer qu’elle n’est pas en contradiction avec la Constitution et le pacte national.
Ce processus, qui prendra des semaines, provoquera le report de facto des élections législatives prévues en principe le 9 juin. Le quotidien Al-Joumhouria rapporte que pour éviter un tel scénario, «les amis du Liban» projettent d’entamer des démarches auprès des responsables afin que les élections aient lieu dans les délais constitutionnels.
Illustrant la gravité du moment, le président du Parlement, Nabih Berry, a exhorté tous les partis à parvenir à un consensus sur une loi électorale, à l’ouverture des réunions des commissions conjointes.
«Chaque fois que nous nous éloignons les uns des autres, nous assistons à des conséquences graves non seulement au Parlement mais dans tout le Liban», a déclaré M. Berry. «La guerre des urnes doit se faire au profit du Liban. Si nous ne nous entendons pas, nous exposerons le pays au danger», a-t-il dit.
Le chef du bloc parlementaire du Courant du Futur, qui a finalement décidé de participer aux réunions après avoir laissé planer le flou sur ses intentions, a lancé une attaque contre le projet orthodoxe. Fouad Siniora, a estimé que ce projet constitue un «danger» pour le Liban.
Ce projet prévoit l’élection par chaque communauté de ses députés au scrutin proportionnel. Avalisé par la majorité des partis politiques, il a été rejeté par le Courant du Futur, le Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt et le chef de l’Etat Michel Sleiman.
Du fait des divergences de vues profondes portant sur la délimitation des circonscriptions électorales et le mode de scrutin, le résultat des réunions des commissions conjointes risque d'être semblable à celui des travaux de la sous-commission ad hoc qui avait été chargée de trouver un terrain d’entente sur une loi électorale. Après un mois de travaux, cette commission ad hoc a déclaré forfait samedi.
Les analystes affirment que si aucun accord n’a pu être conclu au sein d’une commission restreinte, où les débats sont organisés et contrôlés, comment les députés pourraient-ils s’entendre dans une structure qui compte des dizaines de membres et au sein de laquelle les débats peuvent s’éterniser?
Médiarama