Pour la France, le Hezbollah représente la communauté chiite, soit 30% du peuple libanais.
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne ont auditionné lundi un exposé présenté par leur homologue bulgare sur les résultats de l'enquête menée par les autorités de son pays au sujet de l'attentat de Burgas, qui a fait des morts le 18 juillet dernier.
Des sources responsables françaises ont indiqué que la France va étudier le dossier présenté par la Bulgarie. Si les investigations sont sérieuses, les noms des suspects sont bien définies et la relation du Hezbollah avec cet attentat est prouvée, l'Union européenne devra prendre une mesure bien déterminée. En effet, l'incident de Burgas est grave, il y a eu mort d'homme sur le territoire européen et le devoir de la France est de se solidariser avec la Bulgarie. La priorité va donc à l'examen du dossier.
Les milieux français évoquent plusieurs possibilités qui dépendent du contenu du dossier: soit aucune mesure n'est prise, soit les noms des suspects sont bien déterminés, ou encore l'aile militaire du Hezbollah est placée sur la liste des organisations terroristes, comme le souhaite la Grande-Bretagne. Toutefois, Paris estime que cette mesure n'est pas pratique. L'autre possibilité est que le Hezbollah en tant que parti soit placé sur la liste terroriste. Pour les Etats-Unis et Israël, il s'agit d'une question morale et il faut adresser un message fort à cette organisation.
Cependant, Paris pense qu'il est difficile de placer le Hezbollah sur la liste terroriste européenne et de continuer dans le même temps à soutenir les institutions libanaises et le gouvernement de Najib Mikati. Pour la France, le Hezbollah représente la communauté chiite, soit 30% du peuple libanais. Et sans le Hezbollah, il est impossible pour la France de poursuivre ses relations avec le gouvernement libanais. Les mêmes sources indiquent que les Etats-Unis n'ont pas de réponse sur les moyens de maintenir la coopération avec le Liban.
Al Hayat-Médiarama