Pour Saad Hariri, il s’agit d’un jour noir pour le pouvoir Législatif au Liban.
Les commissions parlementaires conjointes ont approuvé l’article 2 du projet électoral de la Rencontre orthodoxe qui prévoit l’élection par chaque communauté de ses députés.
Le Courant du futur avait réclamé, avant le vote, un délai de 48 heures pour de plus amples concertations, mais cette demande a été rejetée par une majorité de députés.
Avant le vote, les membres du bloc du futur, du bloc de Walid Joumblatt et quelques députés chrétiens du 14-Mars se sont retirés de la réunion.
Les députés du Courant patriotique libre (CPL), des Forces libanaises, des Maradas, du Hezbollah et du Mouvement Amal ont appuyé le projet qui va maintenant prendre son chemin vers l’Assemblée générale.
Après l'annonce de l'approbation du projet orthodoxe, le député du CPL, Alain Aoun, a salué «un grand pas vers la tenue des législatives sur la base d'une nouvelle loi». «Le projet du Rassemblement orthodoxe ne contredit pas la Constitution et ne va pas à l'encontre de la coexistence», a déclaré M. Aoun, réitérant le droit des chrétiens à élire 64 députés. «Nous ne pouvons pas, sous l'excuse du consensus, arrêter le travail législatif. Nous allons donner une chance au compromis, ce que l'autre partie a refusé», a-t-il encore dit.
Après le vote, le député des Forces libanaises, Georges Adwane, a déclaré que «la porte du consensus est toujours ouverte et ne sera jamais fermée jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi à l'Assemblée». «Nous avons toujours été clairs: nous voterons pour le projet orthodoxe mais nous oeuvrerons en même temps à trouver la formule consensuelle qui bénéficierait de l'accord de toutes les parties. Une formule qui assurerait néanmoins la juste représentativité à toutes les parties», a-t-il souligné.
Le député Kataëb Samy Gemayel a quant à lui estimé que la communication avec toutes les parties se poursuivra, souhaitant que personne ne se sente visé. «Nous sommes toujours au début du processus, nous avons encore un long chemin avant l'étape du vote à l'Assemblée», a ajouté M. Gemayel tendant la main aux protagonistes afin d'arriver à un consensus. «Nous aspirons à une loi qui assure la juste représentativité pour toutes les parties. Toute autre loi, surtout la loi 1960, est refusée et nous la boycotterons», a-t-il dit.
Après l'annonce de l'approbation du projet, l'ancien Premier ministre et chef du Courant du futur, Saad Hariri, a réagi sur son compte Twitter qualifiant cette décision de «jour noir pour le pouvoir Législatif» au Liban.
Les commissions conjointes avaient voté lundi un article du projet orthodoxe portant de 128 à 134 le nombre de députés (les sièges supplémentaires étant trois sièges pour les communautés sunnite, chiite et druze; un siège aux grecs-catholiques et deux sièges aux syriaques).
Rappelons que le président Michel Sleiman est opposé au projet orthodoxe qui est, selon lui,«anticonstitutionnel» et «contraire au pacte de coexistence».
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