Joumblatt a expliqué aux Saoudiens qu’ils ont intérêt à se tenir informés des démarches russo-iraniennes pour le règlement de la crise syrienne.
Pour la première fois, le député Walid Joumblatt se rend en Arabie saoudite porteur d’idées pour régler la crise au Liban et non pas une valise vide qu’il souhaite remplir d’argent.
Des sources bien informées citent plusieurs indices pour dire que Joumblatt était un homme différent lors de sa dernière visite à Riyad. Il veut que les Saoudiens l’écoutent plus que lui ne les écoute. La question est de savoir si ses hôtes sont assez tolérants pour cela.
Le plus important indice, qui constitue un précédent, est qu’avant de se rendre en Arabie saoudite, le leader du Parti socialiste progressiste (PSP) a ouvert des canaux de coordination avec le Hezbollah, et il a même personnellement participé à ces efforts.
Quelques heures avant son voyage, le député Akram Chehayeb s’est réuni au député du Hezbollah Ali Fayyad et au responsable de la sécurité, Wafic Safa, pour examiner le dossier des élections législatives et les démarches internes et externes de M. Joumblatt.
L’idée motrice de M. Joumblatt est que sa visite à Riyad devrait servir à produire une solution à la crise des élections législatives et à la période postélectorale.
Sa vision part du principe que toute élection au Liban a besoin d’un parrainage régional, et l’incapacité de la Syrie à jouer ce rôle actuellement doit être compensée par une nouvelle formule: remplacer l’équation S-S (Syrie-Arabie saoudite) par I-S (Iran-Arabie saoudite).
Des sources bien informées indiquent que cette idée est venue à M. Joumblatt après sa visite à Moscou, où il a entendu des propositions nouvelles pour régler la crise syrienne.
Le chef du PSP a réalisé que les contacts internationaux pour régler le problème en Syrie aboutissent à un effort russo-iranien concerté, qui est ensuite soumis par les Russes à Washington.
Ces efforts proposent le lancement d’une démarche diplomatique pour trouver une solution au dossier syrien basé sur l’établissement d’un lien entre trois crises: la Syrie, la question nucléaire iranienne et Bahreïn.
C’est ce qui a poussé M. Joumblatt à établir un lien entre sa visite à Moscou et son voyage à Riyad. L’indice décisif prouvant le succès de ses démarches en Arabie saoudite serait une éventuelle rencontre entre lui et le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah.
Des sources sûres ont indiqué que le chef du PSP a expliqué aux Saoudiens qu’ils ont intérêt à se tenir informés des démarches russo-iraniennes pour le règlement de la crise syrienne, en acceptant de constituer avec l’Iran un duo pour parrainer la situation au Liban, dans le but de sauver les élections législatives et de consolider la scène interne face aux débordements de la fitna sunnite-chiite.
Al Akhbar+ Mediarama