Divers groupes de jeunes militants ou blogueurs sont poursuivis pour diffamation ou insulte sur les réseaux sociaux du sultan Qabous.
Trente militants omanais poursuivaient mercredi une grève de la faim entamée le 9 février pour protester contre les conditions de leur détention dans une prison près de Mascate, a indiqué à l'AFP un membre du conseil consultatif.
Le Majles al-Choura, un conseil consultatif élu, a multiplié "les contacts à tous les niveaux" pour pouvoir dépêcher une délégation à la prison Samayel, à 60 km au sud de Mascate, afin de "s'enquérir de la situation des détenus en grève de la faim", a déclaré Malek al-Abri.
"Nous nous inquiétons, tout comme les familles des détenus, pour la détérioration de l'état de santé de ces détenus, douze jours après le début de leur grève de la faim", a-t-il ajouté, espérant une visite rapide de la délégation du conseil.
La grève de la faim a été déclenchée par 17 militants qui contestent le retard de la justice à examiner leur recours en appel contre leur condamnation à des peines de 6 à 18 mois de prison pour cybercriminalité, participation à des manifestations ou crime de lèse-majesté.
Ils ont été rejoints dans leur action par 13 autres détenus, selon des militants.
Le recours en appel sera finalement "examiné par la Cour suprême le 25 février et une décision sera arrêtée le 4 mars", a indiqué M. Abri.
Selon un militant qui a requis l'anonymat, "certains grévistes de la faim ont été hospitalisés après avoir perdu connaissance", et deux d'entre eux, Saïd al-Hachémi et Abdallah al-Arimi, sont toujours à l'hôpital.
Divers groupes de jeunes militants ou blogueurs sont poursuivis pour diffamation ou insulte sur les réseaux sociaux du sultan Qabous, qui dirige le pays depuis 42 ans.
D'autres ont été condamnés ou sont jugés pour participation à des manifestations réclamant des réformes politiques.
Le 14 février, Reporters sans frontières a exprimé "sa vive inquiétude pour l'état de santé" des grévistes de la faim à Oman et appelé à "la libération immédiate de l'ensemble des individus arrêtés pour crime de lèse-majesté et cyber-criminalité".
Oman avait, dans la foulée du Printemps arabe, été secoué en 2011 par des manifestations réclamant notamment la création d'emplois.
Le sultan Qabous a depuis procédé à des remaniements ministériels et élargi les pouvoirs de l'assemblée consultative.