A la clôture mercredi 451.000 électeurs s’étaient inscrits
Des centaines de milliers de Palestiniens s'inscrivent sur les listes électorales dans la bande de Gaza gouvernée par le Hamas, en vue de scrutins dont la tenue est suspendue à l'application de la réconciliation avec le Fatah rival.
La Commission électorale centrale palestinienne (CEC) a annoncé lundi la prolongation jusqu'à mercredi de l'inscription des nouveaux électeurs dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, étape clé de la réconciliation nationale.
"Les opérations se déroulent dans l'enthousiasme et beaucoup d'optimisme, les gens affluent par centaines et tout le monde veut s'inscrire", affirme Ahmad Arar, un observateur, dans la tente centrale dressée dans la ville de Gaza pour enregistrer les nouveaux électeurs.
A la clôture mercredi à 16H00 (14H00 GMT) 451.000 électeurs s'étaient inscrits, a indiqué à l'AFP le directeur général de la CEC Hicham Kheïl: 351.000 dans la bande de Gaza où les listes n'ont pas été mises à jour depuis 2007, et 100.000 en Cisjordanie.
Des partis dont le Hamas encourageaient les citoyens à s'inscrire notamment via les haut-parleurs des mosquées ou en les amenant en bus jusqu'aux centres d'inscription, où des superviseurs surveillaient de longues files dans lesquelles patientaient séparément hommes et femmes.
"Je souhaite qu'il y ait des élections, la réconciliation et l'unité nationale, mais si le Fatah gagne, cela recommencera, et si c'est le Hamas, les querelles reprendront entre les deux mouvements, et en fin de compte c'est le citoyen qui en sera la victime", confie Aziz Moussa, un chauffeur de taxi faisant la queue pour s'inscrire dans le quartier de Rimal.
Le Hamas a remporté les élections législatives de 2006, qui avaient débouché sur une épreuve de force larvée, aboutissant en juin 2007 à la division entre Gaza et la Cisjordanie, gouvernées respectivement par le mouvement islamiste et le Fatah nationaliste du président Mahmoud Abbas.
Mohammad Hamami, 24 ans, qui s'inscrit pour la première fois, dit vouloir "un changement pour le mieux dans ce pays. Je m'attends à ce qu'il y ait des élections et la formation d'un gouvernement, qui doit comprendre tous les courants".
Le Fatah et le Hamas ont signé en avril 2011 au Caire un accord de réconciliation, dont la plupart des clauses sont restées lettre morte.
L'ensemble des mouvements palestiniens réunis au Caire le 10 février ont réaffirmé leur engagement à appliquer cet accord, sans fixer de calendrier pour les élections présidentielle, législatives et au Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine) que doit organiser un gouvernement transitoire non partisan formé par consensus.
La CEC, qui a dit tabler sur 388.000 nouveaux électeurs en Cisjordanie et 332.000 à Gaza, estime qu'il lui faudra "quatre à six semaines pour saisir les données et qu'elles soient utilisables pour des opérations électorales".