Le projet de Nabih Berry, qui prévoit la parité entre les modes de scrutin majoritaire et proportionnel (64 députés au majoritaire et 64 à la proportionnelle), pourrait servir de base à toute loi consensuelle.
Au lendemain du vote par les Commissions parlementaires du projet orthodoxe, qualifié de «jour noir» pour le pays par Saad Hariri et de «jour le plus lumineux de l’histoire du Liban» par le général Michel Aoun, les grandes manoeuvres électorales vont commencer.
Commentant le vote des commissions, le général Aoun avait déclaré après la réunion de son bloc parlementaire, mardi: «Aujourd’hui, ceux qui avaient vu leurs droits amputés les ont récupérés, et cela sans qu’il soit porté atteinte aux autres, s’est félicité M. Aoun.
Aujourd’hui, la voix des marginalisés a retrouvé son poids et nous sommes très contents de cet exploit.»
Selon lui, le projet orthodoxe va restaurer la parité et une démocratie véritable. «Le projet n’engendrera pas de conflits interconfessionnels, car la compétition aura lieu au sein d’une même communauté, a-t-il assuré.
« Nous sommes prêts à participer à la reconstruction du Liban, mais sur la base d’un esprit réformateur et d’une égalité des droits.»
Cet attachement au projet orthodoxe n’annule pas la possibilité de l’adoption d’une loi consensuelle. Et c’est justement cette question que le général Aoun a évoqué lors de sa rencontre, ce mercredi à Aïn el-Tiné, avec le président de la Chambre, M. Nabih Berry, considéré comme l’architecte d’un éventuel accord de dernière minute.
C’est d’ailleurs pour laisser une chance au consensus que le chef du législatif a donné un délai d’une semaine avant de convoquer l’Assemblée générale du Parlement à une réunion pour voter le projet orthodoxe.
Certains milieux politiques espèrent que le Courant du futur accepterait de faire des concessions substantielles maintenant qu’il a compris que le CPL, ses alliés chiites et les deux partis chrétiens du 14-Mars sont sérieux dans leur volonté de faire aboutir le projet orthodoxe si aucune loi consensuelle n’est élaborée. Le geste demandé au Futur est principalement l’acceptation du principe de la proportionnelle et non pas d’une manière symbolique.
Le projet de Nabih Berry, qui prévoit la parité entre les modes de scrutin majoritaire et proportionnel (64 députés au majoritaire et 64 à la proportionnelle), pourrait servir de base à toute loi consensuelle.
Mais pour l’instant, le projet orthodoxe est le seul en lice. Il doit être soumis au vote de l’Assemblée avant le 11 mars.
Le courant du Futur continue de miser sur le fait qu’il ne sera pas adopté, sous prétexte que les députés sunnites ne le voteront pas, ce qui constituerait à leurs yeux une atteinte à l’esprit de la Constitution.
À cela, les proches du CPL répondent que la loi électorale est une législation ordinaire qui n’exige ni majorité particulière ni consensus confessionnel.
De plus, même si les députés du Courant du futur ne votent pas en faveur du projet, il pourrait obtenir des voix sunnites, notamment celles du Premier ministre et de ses alliés à Tripoli.
Mediarama