"Le plus grand défi pour la politique étrangère américaine aujourd’hui n’est pas entre les mains de diplomates mais entre celles des hommes politiques au Congrès",
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé mercredi la menace des coupes budgétaires "le plus grand défi" de la politique étrangère américaine.
"Maintenant, je suis particulièrement conscient qu'à bien des égards, le plus grand défi de la politique étrangère américaine d'aujourd'hui n'est pas dans les mains des diplomates, mais bien des députés du Congrès", a souligné M. Kerry à l'Université de Virginia, lors de son premier grand discours sur la politique étrangère depuis son entrée en fonction début février.
Il a exhorté les politiciens américains à éviter un "éventuel séquestre budgétaire", citant que "nous ne pouvons être puissants dans le monde si nous ne sommes pas puissants à la maison".
Et de poursuivre : « les Etats-Unis ne doivent pas succomber aux appels à l'isolement à un moment où nous sommes confrontés à des problèmes économiques internes, sans compter les menaces qui pèsent sur l'équilibre financier comme l’approfondissement de la dette » .
Le discours de M. Kerry, visant le public national aux dires de plusieurs, intervient alors qu'environ 85 milliards de dollars américains de coupes budgétaires automatiques, connues sous le nom de séquestre, devraient toucher divers départements gouvernementaux américains à partir du 1er mars, mesure approuvée par les Démocrates et les Républicains en janvier pour résoudre la "falaise fiscale".
Le département d'Etat a déclaré que les coupes affecteraient jusqu'à 2,6 milliards de dollars en aide et divers autres programmes diplomatiques. Le budget alloué aux opérations diplomatiques américaines représente 1% du budget fédéral total.
M. Kerry a noté que sa performance en tant que chef de la diplomatie américaine sur la scène internationale dépendait de la capacité de Washington à remettre "de l'ordre dans ses propres finances". "Et cela doit se faire maintenant", a-t-il souligné.
"Le plus grand défi pour la politique étrangère américaine aujourd'hui n'est pas entre les mains de diplomates mais entre celles des hommes politiques au Congrès", a-t-il estimé.
"Déployer des diplomates aujourd'hui reviendrait à être moins cher que de déployer des troupes demain", a-t-il encore lancé à l'égard des élus du Congrès, tout en les exhortant à "trouver un accord responsable pour éviter ces coupes insensées".
Selon le secrétaire d'Etat Kerry, l'administration du président Barack Obama doit faire des choix réels qui protègent les intérêts des États-Unis, soulignant à cet égard l'importance d'investir.
Il se réfère à cet égard à la présence de grandes possibilités d'investissement dans les pays nouvellement industrialisés, comme c'est le cas dans les pays africains « où la Chine a pompé d'énormes investissements ce qui préoccupe Washington ».
Kerry a souligné que « le rôle des Etats-Unis dans le monde affecte directement la sécurité et l'économie ».
A noter qu’il ne fait aucune référence dans ce discours à l'un des points chauds dans le monde, sachant qu’il doit entamer bientôt sa première tournée à l’étranger dans neuf pays de l’Europe et du monde arabe.