La Turquie responsable de l’escalade de la violence en Syrie, selon un chef kurde syrien.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé mardi l'opposition syrienne à ouvrir des pourparlers avec le régime du président Bachar al-Assad, à l'issue de sa rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Nous comptons sur l'opposition, qui va rencontrer à Rome des représentants de pays occidentaux et d'un certain nombre de pays de la région, pour aussi se déclarer en faveur du dialogue parce qu'elle a fait des déclarations contradictoires à ce sujet et (...) également pour donner les noms de ses négociateurs", a dit à Berlin M. Lavrov cité par l'agence de presse russe Interfax.
"Ils (les représentants du régime de Damas) nous ont assuré qu'ils avaient tous deux (avec l'opposition) une équipe de négociateurs et qu'ils étaient prêts à entamer le dialogue dès que possible", a ajouté le ministre.
Il a en outre affirmé que lui-même et M. Kerry étaient tombés d'accord à Berlin pour faire de leur mieux en vue d'aider à amorcer les pourparlers entre Syriens.
"Sur la Syrie, le plus important est que nous avons confirmé notre compréhension commune du fait que la poursuite des violences était intolérable et à partir de là notre détermination à faire tout ce qui dépend de la Russie et de Etats-Unis", a encore dit M. Lavrov cité par les agences de presse russes.
"Bien sûr, tout ne dépend pas de nous, mais nous ferons ce qui dépend de nous pour créer les conditions qui faciliteront le commencement dès que possible du dialogue entre le gouvernement et l'opposition" en Syrie, a martelé le ministre.
"Personne ne réglera à la place des Syriens leurs problèmes, mais pour que cela commence à être discuté, il est nécessaire de s'asseoir à la table des négociations", a-t-il souligné.
La Turquie responsable de l'escalade de la violence
Par ailleurs, le chef de l'Union démocratique kurde (PYD), a accusé mardi à Paris la Turquie d’être « responsable de l'escalade de violences en Syrie ».
"La Tuhn rquie a fait dévier la révolution de son cours, a participé à sa militarisation. Elle a soutenu des groupes jihadistes", a accusé Saleh Muslim, du PYD, branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes en Turquie), lors d'une conférence de presse à Paris.
"L'Etat turc s'ingère dans les affaires syriennes. Il essaie d'influencer la situation dans le sens de ses intérêts. Il a négocié son soutien à l'opposition syrienne à la condition que les Kurdes soient écartés du mouvement", a accusé Saleh Muslim.
"Parmi les groupes de jihadistes, il y en a, comme le front al-Nosra, qui disposent de bases d'entraînement en Turquie", a affirmé M. Muslim.
Le leader du PYD estime également que "l'opposition de l'extérieur", réunie notamment au sein de la Coalition nationale syrienne, a des "relations étroites avec le régime turc et ne veut pas traiter avec le conseil suprême kurde", embryon de l'administration dans les zones kurdes contrôlées par le PYD.
Les régions kurdes de Syrie, que le PYD appelle "l'ouest du Kurdistan", bénéficient d'une relative autonomie depuis le début de la contestation en mars 2011.
Le nord et le nord-est de la Syrie abritent la plupart des deux millions de Kurdes du pays, dont les milices sont indépendantes et parfois hostiles à l'ASL.