Ennahda cède ainsi à une revendication exprimée par l’opposition et de ses partenaires au gouvernement.
Le parti Ennahda renonce à contrôler les ministères régaliens dans le gouvernement tunisien en cours de formation et acceptent de les confier à des indépendants, a annoncé mercredi le chef du parti Rached Ghannouchi.
"Nous confirmons la +neutralisation+ des quatre ministères de souveraineté, le ministère de l'Intérieur y compris sera sous une personnalité hors des partis politiques", a-t-il déclaré à l'antenne de la radio Kalima, évoquant l'annonce du nouveau cabinet "à la fin de la semaine".
Ennahda cède ainsi à une revendication exprimée par l'opposition et de ses partenaires au gouvernement, Ettakatol et le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki.
Selon M. Ghannouchi, le nouveau gouvernement sera formé par "cinq ou six partis", contre trois actuellement.
Il a ainsi indiqué, qu'outre l'alliance en place depuis fin 2011, le mouvement Wafa --formé de dissidents du CPR-- le bloc parlementaire Liberté et Dignité --de tendance islamiste-- et l'Alliance démocratique --composé de dissidents d'un parti d'opposition-- pourraient rejoindre le cabinet.
L'actuel ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, a été chargé en fin de semaine dernière de former un nouveau gouvernement après la démission d'Hamadi Jebali face aux refus de son parti Ennahda de constituer un cabinet de technocrates.
Il avait avancé cette idée le jour de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd.