Les désordres sécuritaires étaient au menu du Conseil supérieur de la Défense.
La multiplication des incidents sécuritaires, qui nuit à l’image de l’État et sape la confiance des citoyens dans leurs institutions, les discours sectaires exacerbant les tensions communautaires, les menaces israéliennes contre le Liban, toutes ces questions étaient au menu du Conseil supérieur de la Défense, qui s’est réuni ce mercredi au palais de Baabda sous la présidence de Michel Sleiman.
Mais c’est surtout à l’initiative du président du Parlement, Nabih Berry (Voir par ailleurs), que les dirigeants de l’Exécutif se sont réveillés, après s’être contentés d’observer sans broncher l'extrémiste Ahmad al-Assir défier l’Etat et tenir des propos sectaires, et les gangs de kidnappeurs sévir en toute impunité.
Sans parler des infiltrations presque quotidiennes de miliciens en Syrie à partir du Liban.
Ces derniers temps, les responsables, comme pour se dédouaner, exprimaient un appui verbal à l’Armée et aux services de sécurité, tout en assurant une couverture aux fauteurs de troubles.
Dernier incident en date l’interpellation, dimanche, au barrage de l’armée à l’entrée Nord de Saïda, de l’extrémiste Chadi Mawlaoui avec un mini-arsenal dans sa voiture, avant qu’il ne soit relâché après l’intervention de personnalités haut placées.
Pourtant, les expériences du passé ont prouvé que l’Etat ne peut pas céder du terrain face aux milices et qu’il doit prendre des mesures drastiques pour rétablir son autorité, sans quoi, c’est le chaos garanti.
Le Conseil supérieur de la Défense s’est donc réuni en présence notamment du Premier ministre Najib Mikati et des ministres des Finances, de la Défense, de l’Intérieur, des Télécommunications, de l’Economie et de la Justice.
«Le Conseil a étudié la situation sécuritaire générale au Liban», a affirmé son secrétaire général, le général Adnan Merheb.
Les violations israéliennes dans le sud du pays, ainsi que les rapts crapuleux se sont multipliés ces derniers mois.
«Le Conseil a souligné l’importance de prendre des mesures sécuritaires et judiciaires nécessaires pour que la loi soit appliquée de la même manière à tout le monde», a-t-il ajouté.
Sans doute une allusion au refus de « cheikh » Ahmad al-Assir de répondre à la convocation du parquet militaire.
Bien que les décisions du Conseil supérieur de la Défense soient secrètes, on peut dire, sans trop de risque de se tromper, qu’il est peu probable que des mesures sévères aient été prises contre le cheikh extrémiste.
Les désordres sécuritaires avaient été évoqués mardi par le chef du Coutant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, qui a accusé «certains de vouloir pousser à l’application de la 1559 en exacerbant les dissensions confessionnelles et en cherchant à placer le pays en situation de confrontation».
Selon lui, les discours sectaires et confessionnels pourraient mener à la guerre civile, rappelant que la loi accorde une immunité aux députés, mais ce n’est pas pour dire n’importe quoi.
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