23-11-2024 08:08 PM Jerusalem Timing

Les rebelles libyens critiquent l’Otan et menace de recourir à l’Onu

Les rebelles libyens critiquent l’Otan et menace de recourir à l’Onu

Si l’Otan voulait briser le blocus des villes à l’Ouest, elle l’aurait fait depuis plusieurs jours.

Les rebelles libyens ont accusé l'Alliance atlantique de ne pas agir assez rapidement pour leur venir en aide. La situation serait particulièrement préoccupante à Misrata, leur dernière position dans l'Ouest, que les forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont bombardée pendant sept heures, mardi, faisant deux morts et 26 blessés, rapportent les insurgés.


"La presse internationale doit soutenir avec force le peuple de Misrata et appeler à l'aide l'OTAN qui croit nous rendre service en bombardant ici et là alors qu'elle laisse les habitants de Misrata mourir tous les jours", a déclaré le général Abdel Fattah Younes, le chef militaire des rebelles libyens, lors d'une conférence de presse dans le fief rebelle de Benghazi.

Younes a menacé de recours au Conseil de sécurité de l’Onu pour demander l’arrêt des opérations de l’Otan, si la situation sur le terrain ne change pas. Il a assuré que "si l'Otan voulait briser le blocus de la ville, elle l'aurait fait depuis plusieurs jours."



Les habitants de Misrata menacés d'extermination

"Si l'OTAN attend encore une semaine de plus, ce sera la fin de Misrata. Nous ne trouverons plus personne là-bas", a ajouté cet ancien ministre de l'intérieur de Kadhafi qui s'est rallié à la rébellion en février.

Selon le général Younes, les habitants de Misrata sont désormais menacés "d'extermination au vrai sens du terme".

"L'eau y est coupée, il n'y a plus d'électricité ou de produits alimentaires, il n'y a plus de lait pour enfants depuis quarante jours, alors que les forces de Kadhafi bombardent quotidiennement maisons, mosquées et hôpitaux à l'artillerie lourde (...). Les habitants boivent l'eau des égouts", a-t-il témoigné.



Abdelati Obeidi nommé ministre des Affaires étrangères

  
Le vice-ministre libyen des Affaires européennes, Abdelati Obeidi, a été nommé ministre des Affaires étrangères en remplacement de Moussa Koussa qui avait fait défection, a indiqué mardi soir le vice-ministre aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm.

Ancien Premier ministre (1979-1981) et ex-ministre des Affaires étrangères (1982-1984), Obeidi remplace à ce poste Moussa Koussa, chef des services de renseignement libyens de 1994 à 2009 et ancien homme de confiance du dirigeant Mouammar Kadhafi.

Originaire de l'est du pays, Obeidi, 72 ans, a occupé plusieurs postes dans la diplomatie libyenne, dont celui d'ambassadeur en Tunisie puis en Italie.

Vice-ministre des Affaires européennes, il a participé activement aux négociations ayant conduit ces dernières années à la normalisation des relations entre la Libye et l'Occident.


Un émissaire de Washington à Benghazi


Sur le front diplomatique, Chris Stevens, émissaire des Etats-Unis auprès de la rébellion libyenne, est arrivé à Benghazi où il a entamé des consultations avec le Conseil national de transition, organe représentatif des rebelles.

Washington réfléchit à la possibilité de reconnaître ce conseil comme interlocuteur légitime, une option déjà adoptée par la France, le Qatar et l'Italie.


Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a affirmé, mardi, que Paris cherchait une solution politique au conflit.

"Nous sommes en train de voir avec qui on peut travailler à Tripoli. Il va y avoir de plus en plus de défections autour de Kadhafi et il faut détecter les bons interlocuteurs", a observé Juppé, jugeant la situation sur le terrain "confuse et indécise".