L’Union européenne a formellement reconduit jeudi pour trois mois le régime de sanctions contre la Syrie.
La réunion de l'opposition syrienne, prévue samedi à Istanbul pour désigner un "Premier ministre" chargé du futur gouvernement en territoire rebelle, a été reportée sine die, a affirmé jeudi un membre de la Coalition nationale de l'opposition.
"La conférence a été reportée sans qu'aucune nouvelle date n'ait été fixée. Je ne peux donner immédiatement des raisons et je n'exclus pas son annulation", a affirmé Samir Nachar, membre de la Coalition.
Poutine-Hollande au Kremlin: les divergences persistent sur la Syrie
Le président français François Hollande et son homologue russe Vladimir Poutine ont pris acte jeudi à Moscou de leurs divergences sur la Syrie.
"Nous avons le même objectif même si nous divergeons sur le moyen d'y parvenir", a déclaré le chef de l'Etat français en évoquant la Syrie à l'issue d'une conversation marathon de près de quatre heures avec son homologue russe sous les ors du Kremlin.
L'objectif commun, a enchaîné François Hollande est d'éviter "la dislocation de ce pays" et ne pas "laisser les terroristes profiter de ce chaos". "Il n'y a pas de temps à perdre", a-t-il insisté, mais les voies et moyens pour y parvenir restent plus qu'incertains.
François Hollande l'a constaté lui-même: la France continue de faire du départ de Bachar al-Assad un préalable à la recherche d'une solution politique tandis que "d'autres", sous-entendu Moscou, estiment que le président syrien est toujours celui qui "peut permettre d'engager le dialogue".
"Nous avons discuté de manière très intense, et nous nous sommes même quelque peu chamaillés", a indiqué Poutine.
L'UE prolonge les sanctions et autorise un soutien technique à l'opposition
L'Union européenne a formellement reconduit jeudi pour trois mois le régime de sanctions contre la Syrie et autorisé la fourniture d'équipements non létaux et d'une aide technique à l'opposition pour assurer la protection des civils, a-t-on appris de sources européennes.
L'UE a formalisé la décision prise le 18 février par les ministres des Affaires étrangères des 27 de prolonger les sanctions jusqu'au 1er juin.
Elle a par ailleurs "amendé l'embargo sur les armes afin de permettre, sur un plan juridique, la fourniture d'équipements non létaux et d'une assistance technique pour la protection des civils", a précisé le Conseil européen dans un communiqué.
L'entraînement au maniement d'équipements militaires, tels que des défenses anti-missiles, sera également rendu possible s'il vise à protéger la population, a-t-on indiqué de source diplomatique.
Cette évolution de la position des 27 résulte d'un compromis entre les pays qui, à l'instar de la Grande-Bretagne, réclamaient un assouplissement marqué de l'embargo sur les armes à destination des rebelles, et d'autres pays.
Outre cet embargo, le paquet de sanctions prises depuis deux ans par l'UE vise des personnalités et des entités du régime de Bachar al-Assad et comprend également une série de sanctions commerciales et financières.
Les 27 vont "continuer à examiner et à réviser, si nécessaire, le régime de sanctions de l'UE selon les développements de la crise", a précisé le communiqué.
Le nouveau secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé jeudi, en marge d'une conférence internationale à Rome, la fourniture de "60 millions de dollars d'aide non létale pour soutenir les besoins opérationnels quotidiens de la Coalition de l'opposition syrienne, alors qu'elle continue à oeuvrer à une transition politique".
Cette aide est principalement destinée à administrer les zones récemment libérées en Syrie, a expliqué Kerry.