L’affaire remonte aux élections législatives de 2006, remportées de justesse par la coalition hétéroclite de gauche dirigée par Romano Prodi.
La justice italienne a ouvert une nouvelle enquête pour corruption contre l'ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi, soupçonné d'avoir "acheté" il y a plusieurs années un sénateur appartenant à l'époque à l'opposition de gauche, ont indiqué vendredi les médias.
"Silvio Berlusconi est sous enquête à Naples pour corruption dans une affaire +d'achat+ de sénateurs. Selon l'hypothèse du parquet, il aurait versé trois millions d'euros au sénateur De Gregorio", écrit le quotidien de gauche La Repubblica sur son site.
Le Cavaliere a été invité à se présenter au parquet de Naples le 5 mars pour y être interrogé.
L'affaire remonte aux élections législatives de 2006, remportées de justesse par la coalition hétéroclite de gauche dirigée par Romano Prodi, qui n'avait qu'une poignée de voix en plus de Silvio Berlusconi au Sénat.
Quelques mois à peine après les élections, Sergio De Gregorio, l'un des sénateurs élus dans l'un des partis de la coalition de Prodi, avait quitté son camp pour passer avec armes et bagages chez Silvio Berlusconi, accélérant la chute du gouvernement de gauche qui avait jeté l'éponge en 2008, moins de deux ans après le scrutin.
L'enquête est de la compétence du parquet de Naples (sud) car Sergio De Gregorio a été élu dans cette circonscription.
Selon le site du journal Il Corriere della Sera, deux magistrats du parquet de Naples et trois magistrats de la direction régionale anti-mafia sont chargés de cette affaire.
Selon le parquet, un million d'euros auraient été versés à l'association "Italiens du monde" dont M. De Gregorio était le leader et deux millions auraient été versés sur différents comptes du sénateur.
Il semble que Sergio de Gregorio ait confirmé ces faits lors de précédents interrogatoires, soulignent les deux journaux.
Le Cavaliere a été accusé à plusieurs reprises par ses adversaires politiques d'avoir +acheté+ des voix ou des élus, mais c'est la première fois qu'il se retrouve officiellement sous enquête pour un cas concret de corruption d'un homme politique.
Son avocat Niccolo Ghedini a estimé que le parquet de Naples n'avait pas la compétence territoriale pour cette enquête, tandis que de nombreux responsables de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL), ont annoncé une manifestation à une date non précisée pour lui offrir leur soutien. "Dans les rues pour défendre la justice et les principes démocratiques qui fondent une société démocratique. Nous serons nombreux aux côtés de Silvio
Berlusconi pour dire +ça suffit+ à un usage politique de la justice", a déclaré Maurizio Gasparri, chef des sénateurs du PDL.
Le Cavaliere dénonce depuis 20 ans les tentatives d'une magistrature "rouge" de l'éliminer de la scène politique par des manoeuvres judiciaires.
Même s'il a été condamné à plusieurs reprises en première ou seconde instance, il a toujours été acquitté ou a bénéficié de prescriptions devant l'ultime juridiction.