Seules issues: la loi orthodoxe ou la création d’un Sénat.
Alors que la date du 11 mars -dernier délai pour la convocation du corps électoral afin que les élections législatives puissent être organisées début juin- approche, les cartes ont été brouillées mercredi par le président du Parlement.
M. Nabih Berry a en effet annoncé le retrait de son projet prévoyant la parité au niveau du mode de scrutin (50% des sièges élus au mode majoritaire et autant à la proportionnelle), lançant la balle dans le camp du Courant du futur.
Le président de la Chambre a justifié le retrait de son projet par le fait qu'il est devenu «un sujet de discorde». «J'ai remarqué que ma proposition a été la cible d'une attaque de la part du 14 Mars et du 8 Mars, a affirmé M. Berry.
Vous n'avez pas accepté ma proposition et vous n'avez pas proposé d'alternative jouissant d'un soutien unanime. Nous avons désormais le choix entre la loi orthodoxe et l'application de l'article 22 de la Constitution», a-t-il poursuivi.
L'article 22 de la Loi fondamentale prévoit la création d'un Sénat après la mise en place d'un Parlement non confessionnel. Soulignant qu'il «est temps de mettre en place un Parlement national non confessionnel et équilibré», le président Berry a déclaré: «Nous en avons assez des lois confessionnelles et anticonstitutionnelles qui régissent le pays depuis 1948».
Pour sa part, le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour, a déclaré après sa rencontre avec le président Berry, que ce dernier «ne permettra aucune démarche au Parlement qui ne soit pas conforme au pacte national».
«Nous cherchons une loi électorale qui assurerait une représentation équilibrée pour toutes les forces politiques. Il existe un accord sur la nécessité d'organiser les élections législatives à la date prévue», a affirmé M. Abou Faour, qui négocie au nom du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt.
«Un éventuel report du scrutin serait lourd de menaces pour le Liban», a-t-il ajouté.
M. Abou Faour a annoncé qu'un projet de loi électorale commun entre le PSP et le Courant du futur est en cours de préparation. Ce projet est dans l'intérêt de toutes les forces politiques, a-t-il dit.
Le dossier électoral a également été abordé par le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, qui s'est défendu de chercher à reporter l'échéance électorale.
Il a cependant fait état de pressions pour ajourner les élections, lors d'un discours télévisé non programmé, destiné à démentir les rumeurs sur une détérioration de son état de santé.
«Nous voulons des élections, nous refusons l'ajournement des élections», a-t-il assuré. Il a démenti toutes les accusations lancées par «les autres partis» selon lesquels le Hezbollah veut reporter les élections.
«Nos alliances sont solides, nous n'avons pas de problèmes financiers, ceux qui veulent ajourner les élections s'attendent certainement à un changement en Syrie qui pourrait affecter le scrutin», a-t-il ajouté.
«Ceux qui veulent reporter les élections devraient avoir le courage de le dire en public au lieu d'accuser les autres de vouloir ajourner le scrutin», a-t-il conclu.