80 miliciens britanniques en Syrie.Deir Spiegel: Berlin ne veut pas participer aux entrainements des miliciens.Crainte d’une confiscation américaine de l’insurrection.L’armée avance vers Lattaquié et Idleb. 2 palestiniens pendus..

Pour le site Syria Truth, l’insurrection syrienne mérite vraiment l’appellation « la révolution israélienne en Syrie », tellement des armements israéliens sont reprérés entre les mains des miliciens.

Ainsi, l’armement israélien  le plus répandu en Syrie n’en demeure pas moins celui qui a été pendant longtemps l’enfant chéri de l’armée israélienne : l’Uzi.
Mitraillette légère (3,7 kg), 600 balles à la minute, d’une portée de 150 à 200 mètres, et donc  facile à porter dans les combats des rues, il a équipé au début de ses jours les commandos israeliens, et à ses fins les femmes soldates israéliennes, pour leurs premiers mois d’instruction militaires. Depuis 2004, il a été retiré des programmes.
Il a fait son réapparition dans les mains des miliciens de l’Armée syrienne libre surtout, confirmant les liens entre cette milice et l’entité sioniste qui a accueilli plusieurs de ses blessés depuis deux semaines. Ainsi, il a été repéré à Jabal Zawiya dans la province d’Idleb, depuis décembre 2011 (voir photo), et ces derniers temps, à Darayya, localité à l'ouest de Damas ou les combats battent leur plein depuis  l'été dernier. (Voir vidéo sur le lien suivant)

L’autre arme israélienne, également sortie des vieux dépôts israéliens,  et repérée aussi entre les mains des insurgés armés, est l’antichar de type Shipon B300.
http://www.youtube.com/watch?v=JenkJp8piRQ

Selon la correspondante du site Syria Truth à Tel Aviv, Léa Abaramovitch, Israël en a introduit en Syrie, entre 15 et 20 de ces spécimens de 8 kg, en janvier 2012, via l’avion italien qui transportait de l’aide aux réfugiés syriens. Il a  été utilisé le mois même à Idleb, et en particulier à Jabal Zawiyé aussi.
Récemment, le 27 février dernier, le site a mis en ligne deux vidéos montrant cette arme entre les mains des miliciens de l’ASL, qui l’ont utilisée pour détruire des chars gouvernementaux, dans le quartier Jouber, à Damas. 

80 britanniques en Syrie

Le journal britannique The Sunday Times, citant un haut-responsable sécuritaire ayant requis l’anonymat, a révélé que pas moins de 80 miliciens britanniques djihadistes se sont rendus en Syrie durant ces deux dernières années.

L’un d’entre eux est Ibrahim Al-Mazoui, (al-Mazwagi selon la transcription britannique), 22 ans, né  en Grande Bretagne mais d’origine libyenne, membre de l’équipe de football à l’Université américaine à Londres. Il s’était rendu en Syrie le mois d’aout dernier, et a combattu dans les rangs du « Bataillon des Mouhajirines » qui compte de nombreux étrangers et s’active en particulier dans le gouvernorat d’Alep.

Il a été tué le 11 février dernier et ses obsèques ont eu lieu à Royal Park.

Le tour de Deir Spiegel : le rôle des allemands

Après le Times britanniques, et le Figaro français c’est au tour de  Deir Spiegel allemand de relayer l’information sur l’entrainement des miliciens syriens.

Alors que le premier avait signalé que les entraineurs sont des Américains assistés par des Européens, le journal allemand écrit quant à lui qu’ils sont a fortiori des britanniques, et peut-être des français, alors que Berlin dit ne pas vouloir y faire part.

Le journal a toutefois trouvé bon de signaler que c’est le président de la conférence internationale de Munich pour la sécurité le diplomate allemand Wolfgang Ischinger qui a soutenu, durant la rencontre des chefs de la diplomatie européens, la proposition britannique d’armer les miliciens en Syrie,  au motif qu’il faut y défendre les intérêts stratégiques de l’occident, car « ceci permettrait à l’Occident d’avoir des amis dans la Syrie post-Assad ».

Sachant que la proposition britannique a été rejetée, d’après ce qu’en dit le journal.

Maleh commente: les Américains veulent confisquer la révolution syrienne

Commentant ces informations particulièrement relayées par des medias occidentaux, l’opposant syrien Haytham al-Maleh a mis en garde contre un complot américano-jordanien pour combattre les « moudjahidines en Syrie ».

Sur son compte Twitter, Maleh pense que la communauté internationale n’armera l’insurrection que si elle s’engage à renoncer au front al-Nosra. «  Ce que l’ASL a refusé parce qu’il a accouru à l'aide des Syriens lorsque le monde regardait faire », rapporte-t-il.
Et d’assurer que l’un des commandants de l’ASL, le déserteur Riad al-Assaad a rejeté une telle proposition, raison pour laquelle les Occidentaux se sont contentés de dépêcher des armements non létaux.

Selon Maleh, l’entrainement américaine de certains combattants syriens modérés est "une tentative de confisquer la révolution syrienne" et qu’en conséquence ils n’auront aucune loyauté pour la Syrie, mais pour les États-Unis qui leur paient leurs salaires mensuels.
 

Cet opposant qui vit toujours en Syrie estime que ces miliciens ont quelques caractéristiques communes, dont entre qu’on ne les trouve pas sur les fronts  mais souvent dans les villes conquises, qu’ils n’ont rien fait pour les libérer.

« On les trouve souvent dans les provinces de Deraa et de Damas, mais très peu dans les provinces de Hama et d’Alep et ils ont infiltré certains conseils militaires ».
Et Maleh de conclure : « l’un de leurs buts est de s’emparer du pouvoir après la chute de Bachar el-Assad ».

Règlement de compte entre milices?

Justement, dans cette optique-là, des sites syriens ont rendu compte de la mort d’un quatrième frère de l’opposant syrien aleppin, Ghassane Yaçine, connu pour avoir perdu trois de ses frères qui combattaient dans les rangs de la milice de l’ASL.

Contrairement aux autres,  tués par les forces gouvernementales, Abdallah a été tué par des miliciens. Sur son compte Facebook, Ghassane accuse «  ceux qui s’estiment être l’Armée libre ».

Selon lui, c’est un milicien de la milice Sawt el-Haq (la voix de la Vérité) qui l’a tué à Alep, en lui tirant une balle après l’avoir battu.

Selon le site Arabi-press, Abdallah avait été arrêté quelques jours plus tôt par l’instance judiciaire de la milice du front al-Nosra à Alep, parce qu’il s’était opposé à l’arrestation à Boustane al-kasr de manifestants  hostiles à l’instauration du régime de califat, préconisé par cette milice d’Al-Qaïda.
  

Week-end sanglant : pendaison, mosquée détruite, et massacre

Ce Week-end a été particulièrement meurtrier et destructeur.
Il y a eu d’abord l’exécution de deux Palestiniens dans le camp de Yarmouk, aux confins avec la capitale syrien et qui semble être tombé entre les mains des miliciens. Ils ont été pendus puis mitraillés samedi dernier, sous prétexte qu’ils sont des informateurs du régime.
Selon le site Syria Truth, ce sont pas moins de cinquante palestiniens qui ont été exécutés par les miliciens dans ce camp depuis le début des hostilités.

Le jour même, mais dans la ville d’Alep, c’est la mosquée historique des Omeyyades qui a été victime des attaques des miliciens. Des images vidéo ont montré des miliciens en train de tirer dans la cour de la mosquée. Ils ont aussi pille sa bibliothèque qui contient de rares reliures historiques dont certaines datent de l’époque Mamlouk.

Autre exemple des horreurs commis par les milices, également dans le gouvernorat d’Alep, les miliciens ont commis un massacre contre les policiers de l’école de police située à proximité de Khan al-Assal , a l’entrée ouest de la ville, tuant 115 d’entre eux et en blessant 50 autres.

Ce lundi, c'est dans les périphéries de l’aéroport Menagh que la milice de l’ASL a annoncé avoir déclenché la bataille d’assaut . Selon les dernières informations, il y est question d’un nombre indéterminé de ses miliciens qui ont été tués.

Terrain ailleurs

Dans le gouvernorat de Lattaquié, et selon le correspondant de notre chaine Al-Manar, l’armée régulière avec l’aide des forces des comités populaires a mené une attaque dans la région AlMarane où elle a libéré la position du bataillon de la guerre électronique de l’armée régulière, ainsi que la région stratégique Ghammam. Selon Arabi-Press, le but de la campagne est de libérer toutes les régions de la montagne des Kurdes et des Turcomans, pour accéder à la province d’Idleb.

Dans la ville de Homs, les forces régulières ont déclenché des combats violents pour reprendre des quartiers occupés par les miliciens, dont Karabiss, Jourett-Chiah, Khaldiyyé et les périphéries des vieux quartiers. Selon l’OSDH, instance de l’insurrection siégeant à Londres, les combats y sont les plus violents depuis plusieurs mois.

Dans le gouvernorat de Hama, les forces gouvernementales ont liquidé le commandant de la milice d’Al-Qaïda le front al-Nosra, Sahib Hassan anNajib. Par ailleurs et selon le sire Syrian Documents, des accrochages violents ont lieu entre les miliciens d’al-Nosra et les militaires gouvernementaux dans plusieurs villages de la province de Hama, et il est question d’une avancée de l’armée régulière dans les villages Sarihine, Kraymech, Joumakliyé et Zour Essous.
 

A Rakka, des sites de l’ASL ont signalé avoir déployé leurs milices, baptisées « les forces de sécurité de la révolution » pour protéger les bâtiments officiels qu’ils ont occupés.

A Deraa, la milice « Bataillon Masna Ben Harissa » a annoncé la mort de son émir dans des combats avec les forces régulières.