La Turquie avait des contacts réguliers avec Mouammar Kadhafi et son entourage, dont ses fils
La priorité doit être un cessez-le-feu en Libye et la mise en place de couloirs humanitaires, avant de discuter des changements politiques à effectuer à Tripoli, a déclaré mercredi le ministre turc chargé des Affaires européennes Egemen Bagis.
"A ce stade, la Turquie fait des efforts pour parvenir à un cessez-le-feu. Après cela, nous discuterons du processus qui suivra. D'abord, il faut que le sang cesse de couler", a dit le ministre à quelques journalistes à Paris, où il devait rencontrer des responsables français.
"Nous espérons pouvoir établir des corridors humanitaires et sauver des vies en Libye", a-t-il précisé.
Egemen Bagis a en outre précisé que la Turquie avait des contacts réguliers avec Mouammar Kadhafi et son entourage, dont ses fils. "Mon Premier ministre (Recep Tayyip Erdogan) a eu Kadhafi au téléphone à de nombreuses reprises", a déclaré le ministre turc.
Il a estimé que la Turquie était un modèle pour les peuples arabes en révolte, en conciliant islam et démocratie. "Ils manifestent pour la démocratie, pour la libre expression...
Ils veulent être comme la Turquie", a déclaré Egemen Bagis, qui est aussi le principal négociateur turc dans les discussions d'adhésion à l'Union européenne.
La Turquie, seul pays musulman membre de l'Otan et important acteur diplomatique dans la région, a condamné les frappes aériennes de la coalition internationale sur la Libye, assurant qu'elle ne "pointerait jamais une arme sur le peuple libyen".
Ankara a cependant accepté d'envoyer sous l'égide de l'Otan six navires de guerre au large de la Libye, pour faire respecter l'embargo sur les armes.