27-11-2024 10:30 AM Jerusalem Timing

De Saïda à Tripoli, la discorde sectaire pointe son nez

De Saïda à Tripoli, la discorde sectaire pointe son nez

Saad a déclaré que l’histoire de Saïda ne sera pas défigurée par des extrémistes qui véhiculent des «projets suspects».


Les tentatives effrénées d’entrainer le Liban dans la discorde sectaire se poursuivent et se déplacent d’une ville à l’autre. Face à ce danger extrême, l’Etat réagit avec mollesse et hésitation, optant pour une stratégie visant à contenir le phénomène plutôt qu’à essayer de l’étouffer dans l’oeuf.

A Saïda, l’Armée libanaise, qui a quadrillé la ville, est parvenue à contenir le mouvement subversif du cheikh intégriste Ahmad Al-Assir.

Déployée en force, elle a empêché les partisans du dignitaire religieux de se diriger vers des appartements habités depuis 25 ans par des familles chiites, dont certaines sont proches du Hezbollah.

Mais Ahmad al-Assir poursuit ses tentatives et veut organiser des sit-in d’une manière quotidienne. Il a réussi, dimanche, à passer au travers des filets de l’armée pour manifester brièvement sur la place de l’Etoile dans la troisième ville du Liban.

Il a tenu un discours virulent contre le Hezbollah et l’Iran, avant de se replier vers sa mosquée à Abra, à l’Est de la ville.

Mais Saïda a tenu à donner d’elle-même une autre image, celle de la ville de la convivialité, de la modération et de l’ouverture qu’elle a toujours été.

La commémoration du 38ème anniversaire de la mort du leader populaire Maarouf Saad s’est transformée en réunion nationale transcommunautaire dimanche. Des milliers de personnes ont répondu à l’appel de l’Organisation populaire nassérienne (OPN) et se sont rassemblées dans la vieille ville.

Etaient notamment présents l’ancien député et chef de l’OPN, Oussama Saad, des représentants du Hezbollah, du Mouvement Amal, du Courant patriotique libre, des religieux sunnites, chiites et chrétiens, ainsi que des représentants des organisations palestiniennes.

Dans un discours de circonstance, Saad a déclaré que Saïda n’acceptera jamais que son histoire de ville résistante à l’occupation israélienne ne soit défigurée par des extrémistes qui véhiculent des «projets suspects».

Il a accusé au passage «certains responsables officiels d’assurer une protection à ceux qui oeuvrent pour provoquer la discorde».

Si Saïda s’est acheté un répit, la situation à Tripoli est extrêmement tendue, surtout après les déclarations fracassantes du fondateur du mouvement salafiste au Liban, Daï al-Islam al-Chahhal.

Montant en épingle un banal incident qu’il a eu à un barrage de l’Armée libanaise (encore une fois, des gardes du corps qui ne veulent pas dévoiler l’identité de la personne qu’ils convoient et refusent de montrer leur permis de port d’armes), il a menacé d’émettre des fatwas «contre ceux qui humilient les sunnites».

Le climat est tellement tendu que le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, s’est entretenu lundi avec le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, des moyens d’«éviter que le pays ne glisse vers les dissensions confessionnelles et les confrontations».

«L’entretien a aussi porté sur les moyens de renforcer la stabilité et la sécurité et l’adoption d’une nouvelle loi électorale», ajoute le communiqué de Dar el-Fatwa.

 

source: mediarama